RIO DE JANEIRO, 16 février (Reuters) - Le gouvernement fédéral brésilien a ordonné vendredi à l'armée de prendre le commandement des forces de police de l'Etat de Rio de Janeiro, afin d'endiguer les violences dues aux cartels de la drogue, qui ont "pratiquement pris le contrôle" de l'agglomération de Rio, a déclaré le président Michel Temer en annonçant son décret.

Ces mesures d'urgence pourraient retarder le vote au Congrès sur un texte de loi relatif aux retraites, la réforme phare de l'administration Temer.

Le projet de loi, destiné à remédier au déficit massif des caisses de retraite, nécessite un amendement constitutionnel, qui ne peut pas être adopté lorsqu'il y a intervention de l'armée fédérale quelque part dans le pays.

Les violences meurtrières dans l'agglomération ont enregistré un pic ces dernières années, avec une augmentation de 8% des meurtres l'an dernier par rapport à 2016, et un bond de 26% par rapport à 2015, selon les statistiques de l'Etat de Rio de Janeiro.

L'Etat a déjà fait appel à l'armée ces dernières années pour tenter de contenir les violences, qui touchent avant tout les bidonvilles des quartiers nord.

Des fusillades intenses éclatent chaque jour dans les quartiers miséreux de Rio, et ces violences commencent progressivement à toucher aussi des quartiers plus aisés et relativement plus sûrs.

Durant les festivités du carnaval, qui ont pris fin mercredi, des images de bandes de jeunes entourant et dévalisant des groupes de touristes ont tourné en boucle sur les chaînes de la télévision publique. (Pedro Fonseca Eric Faye pour le service français)