AMMAN, 27 décembre (Reuters) - L'aviation syrienne a intensifié les bombardements sur une zone rebelle au nord-ouest de Damas dans le cadre d'une offensive lancée vendredi pour reprendre ce lieu stratégique qui fournit en eau la capitale, ont annoncé mardi des rebelles et des habitants.

Des tirs de mortiers et des frappes aériennes ont touché plusieurs villes de la vallée de Wadi Barada, à 18 km au nord-ouest de la capitale, rapportent-ils.

Les routes menant aux villes et les montagnes bordant la vallée sont contrôlées par la garde républicaine syrienne ainsi que des milices du Hezbollah libanais, allié du régime de Bachar al Assad.

Des habitants précisent que les combats se sont concentrés lundi dans le village de Baseimeh, où les forces du régime tentent une percée pour rejoindre une enclave d'une dizaine de villages comptant environ 100.000 habitants.

"Ils cherchent à nous pousser à conclure un accord de reddition, nous n'abandonnerons pas notre terre", a déclaré un commandant du groupe rebelle Ahrar al Sham, Abu al Baraa.

Soutenu par des frappes russes et des milices soutenues par l'Iran, le régime syrien élimine progressivement toute opposition armée autour de la capitale par le biais d'"accords" de reddition et d'offensives militaires.

Des habitants et des rebelles rapportent que les bombardements aériens ont mis hors service la principale station de pompage de la source Ein al Fija. Des canaux souterrains acheminent d'habitude environ 65% de l'eau potable utilisée par Damas.

Une photographie prise par un rebelle et consultée par Reuters, montre l'effondrement du toit de la station. Des vidéos publiées sur les réseaux sociaux montrent des incendies à proximité et des maisons endommagées.

Le bombardement a également tué 14 civils et endommagé une clinique ainsi qu'une unité de protection civile, rapportent habitants et rebelles. Assiégés, les habitants de la région ont un accès restreint à la nourriture et à l'énergie.

L'armée a pour sa part précisé qu'elle visait des "terroristes". Elle accuse les rebelles d'avoir pollué les sources avec du carburant diesel, déclenchant la coupure de l'approvisionnement en eau de la capitale par les autorités, et l'usage de réserves d'eau.

Les combattants rebelles ont utilisé à plusieurs reprises les coupures d'eau comme moyen de pression pour empêcher l'armée de prendre le contrôle mais ils démentent avoir empoisonné la source, expliquant qu'ils seraient les premiers à en faire les frais. (Suleiman Al-Khalidi; Julie Carriat pour le service français)