(Actualisé avec confirmation de Davutoglu)

ANKARA/ISTANBUL, 13 février (Reuters) - L'armée turque a bombardé samedi des positions kurdes dans le nord de la Syrie, à proximité de la frontière avec la Turquie, a confirmé le Premier ministre truc Ahmet Davutoglu.

"Nous riposterons à chaque avancée. Les (milices kurdes des Unités de protection du peuple) YPG se retireront immédiatement d'Azaz et des alentours et ne s'en approcheront plus", a-t-il dit à la presse.

Azaz se trouve à moins de dix kilomètres de la frontière syrienne.

"Les forces armées turques ont tiré des obus sur des positions du PYD dans la région d'Azaz", a-t-on déclaré de source gouvernementale. Le PYD est proche des séparatistes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), que les autorités turques considèrent comme une organisation terroriste.

Quelques heures plus tôt, Davutoglu avait promis d'agir contre toute menace militaire provenant de Syrie.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), des tirs turcs ont notamment visé la base aérienne de Menagh, à quelques kilomètres au sud d'Azaz, que des miliciens kurdes des Unités de protection du peuple (YPG), soutenus par le Parti kurde de l'Union démocratique (PYD), ont prise récemment à d'autres insurgés syriens.

Un responsable kurde a confirmé le bombardement de la base mais a précisé qu'elle avait été prise par le Djaïch al Thouwwar (Armée des rebelles), qui fait partie des Forces démocratiques syriennes, une alliance de groupes armés arabes et kurdes à laquelle appartiennent également les YPG.

Le PYD, qui tient l'essentiel de la zone frontalière avec la Turquie, est soutenu par les Etats-Unis, ce qui n'est pas du goût d'Ankara.

"S'il y a une menace pour la Turquie, nous n'hésiterons pas à prendre en Syrie les mesures que nous avons prises en Irak et à Qandil", a promis Ahmet Davutoglu, évoquant les offensives contre le PKK.

Le chef du gouvernement, qui s'exprimait à Erzincan, dans l'est de la Turquie, a par ailleurs dénoncé la "barbarie" des forces syriennes et la "stratégie médiévale" qu'elles mettent selon lui en pratique dans leur offensive dans le secteur d'Alep.

"Nous allons aider nos frères d'Alep avec tous les moyens dont nous disposons. Nous accueillerons ceux qui sont dans le besoin mais nous ne permettrons pas qu'Alep soit vidée par un massacre ethnique", a-t-il ajouté, parlant de plusieurs centaines de milliers de personnes en danger. (Orhan Coskun et Daren Butler; Jean-Philippe Lefief et Henri-Pierre André pour le service français)