La personne en question avait dépensé 22 000 dollars. Quelque temps plus tard, je reçois un autre appel: "où êtes-vous?", je réponds à Paris. "Quelqu'un vient d'acheter pour 10 000 dollars d'équipement sportif à une entreprise américaine de San Francisco par téléphone en donnant votre numéro de carte. Nous avons bloqué la transaction. Nous pensons que l'individu téléphonait de l'aéroport de Zagreb." Au bout de quelques heures j'ai reçu un email par l'intermédiaire d'Amex de l'entreprise américaine qui pleurait toutes les larmes de son corps. Ils demandaient comment récupérer leur marchandise qu'ils avaient déjà envoyé. Petit vol.  C'est vrai, mais ça commence là et ça se poursuit par de véritables actions criminelles. 
 
L'assurance d'Amex a tout pris à sa charge, mais l'incident montre d'une part l'extrême gravité du Cyber-crime à l'échelle mondiale et le développement de la veille technologique indispensable aux grandes entreprises financières ou autres. 
 
A l'évidence, l'attaque du fourgon postal, c'est un peu dépassé. L'assaut contre une banque, comme au temps du Far West, ne se fait plus. A en croire les spécialistes du crime financier, tout se fait dans le cyber espace. Le 'hacking' est devenu le mot à la mode. On 'hacke' votre système interne, on pénètre dans vos données bancaires, on les fouille, puis on transfère votre argent vers d'autres comptes, d'autres pays, des paradis fiscaux qui, quoi qu'en disent les politiciens, existent toujours. 
 
Des congrès, des réunions, des organisations internationales 'anti -hacking' surgissent partout. Les gouvernements s'en mêlent, préviennent. Les assureurs sont sur le qui vive. Les entreprises financières, de vente de détail, les ˙hôtels, les systèmes de santé qui ont tous d'immenses réservoirs de données personnelles, érigent des murs contre les intrus. Dans un monde où la majeure partie des paiements s'effectuent par carte bancaire ou transfert électronique, c'est évidemment le danger le plus grave de voir ces circuits envahis par des voleurs ou des gangs très organisés. 
 
Avant, ils pillaient les coffres forts et essayaient de s'enfuir. Aujourd'hui, ils sont informaticiens.
 
Trêve de plaisanteries ! C'est suffisamment grave pour entraîner un surcroît de précaution.
 
En 2012, ces attaques ont augmenté de 42%. 
 
Il ne s'agit donc plus de simples amusements d'informaticiens surdoués. 
 
Il pourrait bien s'agir de véritables vols organisés d'argent, sur le comptes des particuliers et des entreprises ou sur les cartes de crédit des uns et des autres.