BUENOS AIRES, 5 novembre (Reuters) - Le Venezuela traverse une situation "très dure" et risque un bain de sang en cas d'échec du dialogue entre le gouvernement et l'opposition, estime un émissaire du pape à l'issue d'une médiation dans le pays.

Dans une interview publiée samedi par le quotidien argentin La Nacion, l'archevêque Claudio Maria Celli, envoyé par le pape François comme médiateur au Venezuela, décrit des discussions "épuisantes" entre les deux parties.

"S'il advient qu'une partie ou une autre veut mettre fin au dialogue, ce n'est pas le pape mais le peuple vénézuélien qui y perdra, parce que la voie alors ouverte pourrait être celle du sang", a déclaré de Rome l'émissaire.

"Et il y a des gens qui n'auraient pas peur d'un bain de sang. C'est ce qui m'inquiète", a ajouté l'archevêque.

"Nul doute que la situation est très dure", a-t-il dit. "Pas seulement sur le plan politique, mais aussi économique et social. Il n'y a ni nourriture ni médicaments."

Les adversaires du président Nicolas Maduro l'accusent de vouloir instaurer une dictature au Venezuela. Ils réclament la tenue d'un référendum sur sa destitution, la libération de dizaines d'opposants et le respect des décisions du Congrès, où l'opposition est majoritaire.

Mais rien n'indique que le président accédera à leurs demandes. Lors d'un discours cette semaine, il a critiqué le calendrier de ses opposants et invité à la patience.

L'émissaire du pape doit retourner au Venezuela le 11 novembre pour la reprise des discussions entre Caracas et l'opposition.

(Nicolas Misculin; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)