L'année dernière a été marquée par un excellent environnement économique : la croissance mondiale a accéléré et l'inflation est restée plus modérée qu’attendu, observe Witold Bahrke, stratégiste chez Nordea Asset Management. Cet environnement a permis aux entreprises de dégager de solides bénéfices, tout en incitant les banques centrales à rester accommodantes. Ces facteurs, associés à une faible volatilité, ont permis de créer un cercle vertueux pour les investisseurs.

Ce cercle vertueux semble néanmoins terminé. En effet, la dynamique économique s'est dégradée depuis le début de l'année, entre perspectives de ralentissement de la croissance et hausse de l'inflation. Cette dernière pourrait accélérer à court terme, tandis que certains facteurs fondamentaux limitent sa progression à long terme. Parallèlement, la croissance mondiale qui montre des signes de ralentissement, pourrait être impactée par le resserrement monétaire, indique le stratégiste.

Selon Witold Bahrke (Nordea), les marchés pourraient donc être doublement pénalisés par la baisse de la croissance et la hausse des taux, associées à une volatilité plus forte et des rendements ajustés du risque plus faibles. Les risques de correction demeurent élevés et la plupart des actifs sont chers. Les alternatives liquides offrant une faible corrélation à l'ensemble des marchés devraient donc être privilégiées au cours des prochains trimestres.

Si les baisses d'impôts de l'administration américaine pourraient aboutir à une hausse de l'emploi, les pressions sur les salaires devraient quant à elles amener la Fed à resserrer davantage sa politique monétaire, au risque de provoquer l'entrée dans une période de stagflation.