JERUSALEM, 10 février (Reuters) - Le tribunal du travail de Jérusalem a conclu mercredi que l'épouse de Benjamin Netanyahu, Sara, avait maltraité l'ancien majordome de la résidence du Premier ministre israélien.

En conséquence, la justice a condamné l'Etat à verser à Meni Naftali, qui avait porté plainte en 2014 pour harcèlement psychologique et insultes, 80.000 shekels (19.000 euros) en réparation de la détresse émotionnelle ainsi créée, et 75.000 shekels (17.000 euros) pour rupture de contrat. L'Etat devra aussi verser 15.000 shekels (3.500 euros) pour les frais de justice.

Lorsque la plainte avait été déposée il y a deux ans, les services du Premier ministre avaient dénoncé des "ragots malveillants".

Dans son arrêt de 40 pages, le tribunal du travail a pourtant jugé crédibles les témoignages de Meni Naftali et d'autres employés de la résidence du Premier ministre concernant le comportement de Mme Netanyahu.

Meni Naftali avait démissionné en 2012 après avoir occupé le poste de majordome pendant vingt mois.

Une nuit, a-t-il notamment raconté, l'épouse du Premier ministre lui a téléphoné à trois heures du matin pour le réprimander vertement parce qu'il avait acheté du lait dans un emballage en plastique et non en carton.

Plusieurs autres employés ont témoigné de l'attitude insultante et parfois humiliante de la maîtresse de maison.

Entendue par le tribunal, Sara Netanyahu avait affirmé entretenir d'excellents rapports avec ses employés qu'elle traitait selon elle "poliment".

"Ce n'est pas la conclusion à laquelle nous sommes parvenus en étudiant les éléments qui nous ont été présentés", affirment les juges. (Jeffrey Heller; Guy Kerivel pour le service français)