Londres (awp/afp) - L'euro montait un peu face au dollar lundi, mais restait affaibli par les propos du président de la Banque centrale européenne (BCE) Mario Draghi face à un billet vert toujours soutenu par des espoirs de resserrement monétaire prochain aux États-Unis.

Vers 09H00 GMT (11H00 HEC), l'euro valait 1,0893 dollar contre 1,0880 dollar vendredi vers 21H00 GMT et 1,0928 dollar jeudi soir. Vendredi, l'euro était tombé à 1,0859 dollar, son niveau le plus faible depuis le 10 mars.

L'euro gagnait également un peu de terrain face à la monnaie nippone, à 113,14 yens contre 112,96 yens vendredi.

Le dollar se stabilisait face au yen, à 103,87 yens contre 103,83 yens vendredi.

Le dollar continuait de profiter de la probabilité élevée pour les cambistes d'une hausse des taux d'intérêts de la Réserve fédérale américaine (Fed) en décembre.

Un resserrement monétaire aux États-Unis aurait pour conséquence de rendre le dollar plus rémunérateur et donc plus attractif pour les cambistes.

Dans ce contexte, les cambistes attendaient lundi les interventions de plusieurs responsables de la banque centrale américaine, notaient des analystes.

Dans un premier temps, les investisseurs décortiqueront les propos du président de l'antenne de New York de la banque centrale William Dudley et du président de la Fed de St Louis James Bullard, deux membres votant au sein du Comité de politique monétaire de la Fed (FOMC).

"M. Dudley a tenu des propos haussiers (pour les taux) jeudi dernier et M. Bullard a déclaré fin septembre que le scénario de base pour la Fed était d'une hausse de taux cette année", rappelait Devata Tseng, analyste chez FxPro.

"Il est fort probable qu'ils vont réitérer leurs propos haussiers lundi, ce qui le cas échéant ferait de nouveau s'apprécier le dollar", prévenait l'analyste.

Les cambistes écouteront également attentivement le président de la Fed de Chicago Charles Evans, qui votera au sein du FOMC l'année prochaine.

Mais comme le faisait remarquer Lee Hardman, analyste chez Bank of Tokyo-Mitsubishi UFJ, "le récent renforcement du dollar a pris les opérateurs par surprise en particulier dans un contexte d'élection présidentielle aux États-Unis qui pourrait affaiblir le dollar en cas de victoire de Donald Trump".

"Mais la baisse de Donald Trump dans les sondages a permis aux opérateurs d'effacer presque intégralement la probabilité qu'il devienne président", expliquait M. Hardman.

Cependant, "le principal test fondamental pour la hausse du dollar va être la publication (vendredi) de la première estimation du PIB (produit intérieur brut) pour le troisième trimestre" car la hausse des taux de la Fed dépend de la vigueur des indicateurs économiques, prévenait l'analyste.

De son côté, la monnaie unique européenne restait affaiblie par les propos de Mario Draghi qui a indiqué jeudi, à l'issue de la réunion du conseil des gouverneurs de la BCE, qu'un "tapering", terme anglais désignant une réduction progressive des rachats de dettes, n'avait pas été discuté et qu'un arrêt soudain des achats de titres était "improbable".

L'euro a baissé depuis cette mise au point qui intervient après des spéculations sur un relatif resserrement monétaire parties d'un article de l'agence Bloomberg début octobre évoquant des discussions sur le sujet.

Et si la banque centrale européenne, qui a laissé ses taux inchangés jeudi, n'a pas non plus discuté en octobre d'une extension de la durée de son programme de rachats d'actifs, elle a laissé entendre qu'elle pourrait le faire en décembre, notaient des analystes, ce qui pesait aussi sur la monnaie unique.

Le président de la BCE a en effet à plusieurs reprises renvoyé à la prochaine réunion du conseil des gouverneurs, prévue le 8 décembre.

Par ailleurs, la livre britannique restait sous pression. Les incertitudes sur les conséquences économiques de la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne (UE) restaient élevées alors que les négociations entre Londres et Bruxelles s'annoncent tendues.

Les cambistes guettaient la publication jeudi de la première estimation du PIB du Royaume-Uni au troisième trimestre, en quête d'indices sur l'impact du vote en juin dernier en faveur du Brexit.

Vers 09H00 GMT, la livre britannique se stabilisait face à la monnaie européenne, à 88,98 pence pour un euro, et tentait de se reprendre face au billet vert, à 1,2241 dollar.

Le franc suisse baissait face à l'euro à 1,0824 franc pour un euro, après avoir atteint vers 02H45 GMT 1,0804 franc, son niveau le plus fort depuis début août. Le franc se stabilisait face au billet vert, à 0,9937 franc pour un dollar. Il avait atteint vendredi 0,9962 franc, son niveau le plus faible depuis le 10 mars.

La devise chinoise s'enfonçait face au dollar, à 6,7717 yuans pour un dollar contre 6,7670 yuans vendredi à 15H30 GMT, son niveau en fin d'échanges le plus faible depuis septembre 2010.

L'once d'or valait 1.266,41 dollars, contre 1.266,05 dollars vendredi soir.

Cours de lundi Cours de vendredi

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09H00 GMT 21H00 GMT

EUR/USD 1,0893 1,0880

EUR/JPY 113,14 112,96

EUR/CHF 1,0824 1,0811

EUR/GBP 0,8898 0,8898

USD/JPY 103,87 103,83

USD/CHF 0,9937 0,9937

GBP/USD 1,2241 1,2227

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