New York (awp/afp) - L'euro s'affichait en hausse vendredi face à un dollar pénalisé par l'appétit pour les bons du Trésor américain, alors que la livre poursuivait sa glissade déclenchée la veille par la posture interventionniste de la Banque d'Angleterre.

Vers 21H00 GMT (23H00 HEC), l'euro valait 1,1138 dollar contre 1,1104 dollar jeudi vers 21H00 GMT.

La monnaie unique européenne baissait face à la monnaie nippone, à 114,19 yens contre 114,63 yens jeudi soir.

Le dollar aussi perdait du terrain face à la devise japonaise, à 102,52 yens contre 103,23 yens la veille au soir.

La livre britannique baissait face à l'euro, à 83,94 pence pour un euro - atteignant même vers 15H25 GMT 84,06 pence, au plus bas depuis décembre 2013 - contre 83,40 pence jeudi.

Elle baissait également face au billet vert, à 1,3267 dollar contre 1,3314 dollar la veille.

"Le gouverneur de la Banque d'Angleterre, Mark Carney, a mis des bâtons dans les roues de la reprise de la livre sterling", commentait Nathan Sage, analyste chez PhillipCapital UK.

L'annonce jeudi par la Banque d'Angleterre qu'elle allait mettre en place des opérations de prêts hebdomadaires aux banques pour trois mois, et les propos de son gouverneur, Mark Carney, laissant attendre de nouvelles mesures d'assouplissement monétaire dès cet été, continuaient de plomber la livre.

Par contraste, "rien de semblable ne transpire du côté de la Banque centrale européenne", soulignait Vassili Serebriakov, chez Crédit Agricole, estimant que l'euro trouvait un soutien dans ce silence.

"Les responsables de la BCE se sont jusqu'à maintenant montrés très neutres" après le référendum britannique du 23 juin en faveur d'un retrait de l'Union européenne, a encore relevé M. Serebriakov, y voyant le signe que l'institution de Francfort n'entendait pas être aussi interventionniste que la BoE.

Joe Manimbo, chez Western Union, estimait également que l'euro bénéficiait du recul du chômage en zone euro.

Le dollar quant à lui était en baisse face à un panier de devises, et M. Serebriakov s'avouait "un peu perplexe".

"Dans une certaine mesure, la chute des rendements des bons du Trésor a nui au dollar", a-t-il avancé en guise d'explication.

En effet depuis le début de la semaine le marché obligataire américain a joué un rôle de valeur refuge, ce qui a emmené les rendements à des profondeurs qu'on n'avait pas vues depuis plusieurs années, pour le 10 ans, et même plusieurs décennies pour le 30 ans.

Chez Commonwealth Foreign Exchange, Omer Esiner estimait de son côté que le dollar, qui a bénéficié ces derniers jours de la désaffection pour les devises européennes après le référendum, aurait du mal à conserver cet avantage.

Selon lui en effet, le Brexit exclut pratiquement la perspective d'une hausse cette année des taux d'intérêt par la Réserve fédérale, qui aurait pour effet de rendre le billet vert plus rémunérateur. Du coup, "dès que le marché recommencera à s'intéresser à la politique monétaire, le dollar redeviendra vulnérable", expliquait M. Esiner.

Vers 21H00 GMT, la devise suisse restait quasi stable face à l'euro, à 1,0839 franc suisse pour un euro, et montait face au dollar, à 0,9733 franc pour un dollar.

La devise chinoise a fini en baisse face au billet vert, à 6,6597 yuans pour un dollar à 12H50 GMT, son niveau le plus faible en fin d'échanges européens depuis fin 2010, contre 6,6480 yuans jeudi vers 15H30 GMT, son précédent plus bas.

L'once d'or a fini à 1.340 dollars au fixing du soir, contre 1.320,75 dollars jeudi.

Cours de vendredi Cours de jeudi

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21H00 GMT 21H00 GMT

EUR/USD 1,1138 1,1104

EUR/JPY 114,19 114,63

EUR/CHF 1,0839 1,0838

EUR/GBP 0,8394 0,8340

USD/JPY 102,52 103,23

USD/CHF 0,9733 0,9761

GBP/USD 1,3267 1,3314

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