Yellen

Londres (awp/afp) - L'euro baissait vendredi face à un dollar galvanisé par les propos de la présidente de la Réserve fédérale américaine (Fed) Janet Yellen qui a estimé que les arguments en faveur d'une hausse des taux de la banque centrale américaine s'étaient renforcés.

Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), l'euro valait 1,1237 dollar, contre 1,1281 dollar jeudi vers 21H00 GMT.

La monnaie unique européenne montait face à la devise japonaise, à 113,77 yens contre 113,43 yens jeudi soir.

Le dollar progressait aussi face à la monnaie nippone, à 101,26 yens contre 100,55 yens la veille au soir.

Janet Yellen a déclaré vendredi que "les arguments pour une hausse des taux d'intérêt" s'étaient "renforcés au cours des derniers mois", dans un discours prononcé à l'occasion du symposium annuel des banquiers centraux à Jackson Hole, dans l'ouest des États-Unis (Wyoming).

La Fed "continue de prévoir une augmentation progressive des taux au fil du temps", a-t-elle ajouté, sans toutefois indiquer une imminence de cette hausse.

"Notre capacité à prévoir l'évolution des taux est très limitée" car il faut répondre "aux perturbations qui peuvent troubler l'économie", a-t-elle ainsi averti.

Si l'euro a tout d'abord connu des mouvements erratiques dans le sillage de ces annonces, s'enfonçant nettement avant de rebondir, il a ensuite résolument piqué du nez, victime d'une nette appréciation du dollar alors que les marchés semblaient considérer que malgré son ton prudent, le discours de Mme Yellen restait plutôt haussier pour les taux américains.

Cette dernière a en effet souligné l'amélioration de l'économie américaine, saluant le fait que la première économie mondiale "s'approchait" des buts "d'emploi maximum et de stabilité des prix", même si la présidente de la Fed est restait prudente face aux "perturbations" qui peuvent troubler l'économie.

"Une référence dans le discours de Janet Yellen à la +possibilité d'acheter une plus large gamme d'actifs+ a entraîné un (bref) renversement des gains initiaux du dollar", expliquait Jasper Lawler, analyste chez CMC Markets, mais ce dernier s'est ensuite rapidement repris.

"Les marchés attendaient en partie des commentaires plus favorables à une possible hausse des taux en septembre mais il semble que la présidente de la Fed joue la prudence", a commenté Neil Wilson, analyste chez ETX, estimant que le discours de Mme Yellen n'apportait rien de vraiment nouveau, ce qui explique l'hésitation initiales des cambistes.

Alors que ces derniers espéraient déceler dans le discours de Mme Yellen des éléments leur permettant d'affiner leurs prévisions concernant la trajectoire des taux d'intérêt américains dans les mois à venir, ils ont dû se contenter d'un discours mi-figue mi-raisin n'apportant guère d'éléments nouveaux sur le calendrier que compte suivre la banque centrale américaine pour ses prochains relèvements de taux.

Après une hausse en décembre dernier, la première depuis 2006, la Fed joue en effet la prudence en s'abstenant de poursuivre son resserrement monétaire dans un contexte de signes d'essoufflement de la croissance chinoise, d'indicateurs mitigés aux États-Unis et d'inquiétudes liées à un vote en faveur d'une sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne (UE).

Le Comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) se réunit les 20 et 21 septembre, avant-dernier rendez-vous avant l'élection présidentielle de novembre et les acteurs financiers ne croient guère à un relèvement des taux directeurs américains dès cette rentrée.

Cependant, même si le discours de la présidente de la Fed était très attendu, "les chiffres de l'emploi américain attendus dans une semaine sont vus par beaucoup comme d'une plus grande importance car de bonnes données pourraient bien assurer une hausse de taux en septembre", estimait Markus Huber, courtier chez City of London Markets.

En attendant, le dollar souffrait quelque peu vendredi d'une légère révision à la baisse de la croissance économique aux États-Unis au deuxième trimestre, avec une hausse de 1,1% du produit intérieur brut (PIB) contre une première estimation de 1,2%.

Vers 16H00 GMT, la livre britannique grimpait face à la monnaie unique européenne, à 85,27 pence pour un euro, mais baissait face au billet vert, à 1,3177 dollar pour une livre, après être montée vers 14h20 GMT jusqu'à 1,3279 dollar, un plus haut en trois semaines.

La devise suisse repartait à la baisse face à l'euro, à 1,0930 franc pour un euro - atteignant même vers 14H00 GMT 1,0941 franc, son niveau le plus faible en un mois et demi - et déclinait également face au billet vert, à 0,9727 franc pour un dollar.

La devise chinoise a fini en baisse face au dollar, à 6,6695 yuans pour un dollar à 15H30 GMT contre 6,6595 yuans jeudi à la même heure.

L'once d'or a fini à 1.318,75 dollars au fixing du matin, contre 1.321,30 dollars jeudi soir.

Cours de vendredi Cours de jeudi

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16H00 GMT 21H00 GMT

EUR/USD 1,1237 1,1281

EUR/JPY 113,77 113,43

EUR/CHF 1,0930 1,0919

EUR/GBP 0,8527 0,8555

USD/JPY 101,26 100,55

USD/CHF 0,9727 0,9680

GBP/USD 1,3177 1,3187

jra/jbo/dax