BUENOS AIRES, 25 juin (Reuters) - L'ancienne présidente argentine Cristina Fernandez s'est officiellement portée candidate aux élections sénatoriales d'octobre, qui feront figure de test pour le président Mauricio Macri, et son programme économique libéral.

La candidature de Fernandez pour ce scrutin de mi-mandat a été confirmée samedi soir par un porte-parole.

Il y a une semaine, l'ex-présidente a lancé un mouvement de centre-gauche, Unidad Ciudadana (Unité citoyenne) présenté comme indépendant de l'héritage péroniste, formation politique historique du pays à laquelle elle a pourtant appartenu pendant des dizaines d'années.

Quoiqu'elle soit créditée d'un fort soutien populaire, sa rupture avec le péronisme divise l'opposition et pourrait favoriser la coalition de centre-droit de Mauricio Macri lors des élections.

Fernandez sera en lice pour le siège de sénatrice de la province de Buenos Aires, qui concentre 40% des électeurs argentins et est considérée comme décisive pour l'orientation du pays.

Présidente de 2007 à 2015, à la suite de son mari Nestor Kirchner décédé en 2010, Fernandez a mis en oeuvre un programme interventionniste, fondé sur un élargissement de la protection sociale, des nationalisations et la mise en place d'un régime de contrôle des changes.

L'ex-chef de l'Etat a été mise en examen l'année dernière dans le cadre d'une affaire de corruption.

Elle est accusée d'avoir participé à un système de détournement de fonds, dévoilé il y a un an lors de l'arrestation d'un haut fonctionnaire proche des Kirchner, qui tentait de cacher des millions de dollars d'argent liquide dans un couvent.

Une élection au Sénat la doterait de l'immunité parlementaire, lui évitant, sinon un procès, du moins une arrestation. Fernandez a rejeté ces accusations, dénonçant des manoeuvres politiques.

Les élections d'octobre remettront en jeu près de la moitié des sièges de la Chambre des députés (qui en compte 257) et un tiers des 72 sièges du Sénat.

Aucun changement majeur dans l'équilibre des pouvoirs n'est attendu, aucun parti, ni même la formation Cambiemos (Changeons) de Mauricio Macri ne disposant pour le moment d'une majorité suffisante pour gouverner seul. Les sondages d'opinion anticipent des résultats mitigés pour le gouvernement.

Ces élections sont présentées néanmoins comme un test en vue de la présidentielle de 2019, où Macri pourrait briguer un second mandat. (Nicolás Misculin; Julie Carriat pour le service français)