Neuchâtel (awp/ats) - La nouvelle convention collective de travail (CCT) du secteur horloger et microtechnique est sous toit. Elle apporte des améliorations pour les employés, mais aussi des assouplissements pour les entreprises.

La Convention patronale de l'industrie horlogère suisse et le syndicat Unia l'ont signée vendredi à Neuchâtel, après onze mois de négociations. L'événement s'est déroulé à l'Hôtel DuPeyrou, où la première CCT avait été signée il y a 79 ans.

C'est la quinzième convention collective dans l'histoire du partenariat social qui est cultivé dans ce secteur de l'industrie. Ce texte concerne quelque 500 entreprises et 50'000 salariés. Il entrera en vigueur le 1er janvier et sera valable cinq ans.

Parmi les améliorations pour les employés: le congé maternité passe de 16 à 18 semaines, et le congé paternité passe de 5 à 10 jours à partir du deuxième enfant. Les employeurs accroissent leur participation au coût de l'assurance-maladie, de 160 à 175 francs suisses.

Les dispositions relatives aux salaires et au temps de travail seront désormais obligatoires pour les salariés temporaires. Cela permet non seulement de mieux protéger ces travailleurs, mais aussi d'éviter les distorsions sur le marché du travail et la mise en concurrence entre salariés fixes et temporaires.

FLEXIBILITÉ

Parmi les améliorations pour les entreprises: la durée maximale des contrats à durée déterminée passe de 12 à 24 mois. Et les possibilités de recourir aux horaires fluctuants sont assouplies.

La durée de protection contre les licenciements en cas de maladie ou d'accident durant la première année de service passe de 56 à 30 jours, lorsqu'un cas survient après le prononcé d'un licenciement.

La participation patronale aux primes maladie pour les enfants est supprimée. Son application était devenue compliquée à cause de la diversité des situations familiales. Cette mesure est compensée par une hausse des allocations familiales complémentaires.

Enfin, la CCT apporte des précisions au sujet des salaires minimaux, qui prennent en compte à la fois certains souhaits du patronat et d'autres du syndicat.

CONTEXTE DIFFICILE

Les négociations ont été parfois difficiles. Mais elles débouchent sur un texte "moderne" et satisfaisant pour les deux parties, ont commenté devant la presse Elisabeth Zölch, présidente de la Convention patronale, et Pierluigi Fedele, responsable de l'horlogerie chez Unia.

Unia souligne que cette CCT permet de mieux concilier la vie professionnelle et la vie familiale. En outre, elle est plus sociale par l'amélioration de certains aspects matériels, et plus protectrice par la nouvelle définition des salaires minimums et la meilleure couverture des employés temporaires.

Le texte est "adapté et utilisable par beau temps comme par mauvais temps économique", a salué de son côté Elisabeth Zölch. "Actuellement c'est le mauvais temps que nous connaissons", a-t-elle ajouté. Chômage partiel, restructurations et licenciements frappent les entreprises, ce qui donne lieu à des situations tendues.

MAINTENIR LE DIALOGUE

Les partenaires sociaux doivent dialoguer plutôt que s'affronter afin de garantir la paix du travail, a plaidé la représentante du patronat. Les négociations peuvent être dures et obstinées, mais elles doivent rester loyales.

Aucune entreprise n'a souhaité quitter le régime conventionnel, malgré les difficultés économiques et malgré les charges financières nouvelles impliquées par la nouvelle CCT, a souligné Mme Zölch. Près de 72% des firmes de la branche adhèrent à la convention, qui couvre ainsi plus de 85% des travailleurs du secteur.

Il n'est toujours pas question de rendre la CCT obligatoire pour tous les employeurs. Le patronat tient au principe de l'adhésion volontaire par les entreprises. Cela garantit aussi de la part de ces entreprises une bonne application de la CCT, a argumenté le secrétaire général de la Convention patronale François Matile.

ats/buc