BELFAST, 29 juin (Reuters) - L'impasse politique restait entière mercredi soir en Irlande du Nord où les élus n'ont plus que quelques heures pour s'entendre sur un nouveau gouvernement de partage du pouvoir.

La province d'Ulster n'a plus d'exécutif autonome depuis l'éclatement du gouvernement en janvier. Cette alliance de gouvernement entre unionistes, partisans du maintien dans le Royaume-Uni, et nationalistes, partisans d'un rattachement à la République d'Irlande, est une obligation prévue par les accords de paix d'avril 1998.

A défaut, le pouvoir exécutif "dévolu" à Belfast est suspendu et Londres reprend l'administration directe ("direct rule") de la province. Le cas de figure ne s'est plus produit depuis 2002-2007, mais l'impasse dans laquelle est plongée la classe politique nord-irlandaise est telle que la perspective d'un retour à la "direct rule" semble bien réelle.

L'ultimatum est fixé à jeudi 15h00 GMT. Depuis les élections législatives anticipées du mois de mars qui n'ont rien réglé, cela fait quatre fois déjà que le gouvernement britannique fixe un ultimatum aux partis nord-irlandais.

Si aucun accord n'est trouvé, il semble peu probable que Londres prolonge une nouvelle fois la période de négociations.

Les gouvernements irlandaise et britannique, garants des accords de 1998, ont tenté de faciliter la recherche d'un compromis, soulignant qu'un échec aurait des implications "profondes et graves" et qu'il entraverait la capacité de l'Irlande du Nord à peser sur les négociations du Brexit, la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne.

"Les discussions se poursuivent. Les efforts se sont intensifiés pour trouver un accord sur les questions en suspens avant l'ultimatum de demain (jeudi)", a tweeté dans la soirée le ministre irlandais des Affaires étrangères Simon Coveney qui participe aux négociations dans le bâtiment du Stormont, à Belfast.

"Je m'attends à une très longue nuit", a-t-il ajouté.

Les discussions se heurtent notamment au désaccord entre le Parti unioniste démocrate (DUP) et les nationalistes du Sinn Féin sur la demande de ces derniers d'accorder à l'irlandais le statut de langue officielle dans la province.

Le processus a en outre été gelé jusqu'au début de cette semaine par les négociations engagées parallèlement au niveau national entre la Première ministre britannique Theresa May et le DUP qui ont abouti à une majorité au Parlement de Westminster. (Amanda Ferguson; Henri-Pierre André pour le service français)