LONDRES (Reuters) - La hausse des prix à la consommation (CPI) au Royaume-Uni a réaccéléré, contre toute attente, à 10,4% sur un an en février, montrent les statistiques publiées mercredi par l'ONS, à la veille de la réunion de la Banque d'Angleterre (BoE).

Les économistes interrogés par Reuters prévoyaient un ralentissement à 9,9%, après +10,1% un mois plus tôt et un pic de 41 ans inscrit en octobre à +11,1%.

En excluant les prix de l'énergie et d'autres éléments volatiles, les prix ont progressé de 6,2%, contre une hausse de 5,8% en janvier et un consensus de +5,7%.

L'inflation dans le secteur des services, considéré comme une bon baromètre des pressions sous-jacentes sur les prix dans l'économie, a atteint 6,6% en rythme annuel après +6,0% en janvier.

La BoE tiendra jeudi sa réunion de politique monétaire et les marchés prévoyaient avant cette la publication de cette statistique une hausse des taux limitée à 25 points de base ou un statu quo.

"Au regard des mouvements du marché ces derniers temps, cela place la Banque d'Angleterre dans une position incroyablement difficile car une pause dans la hausse des taux pourrait ne pas suffire", a déclaré Richard Carter, directeur d'études sans l'obligataire chez Quilter Cheviot.

Sur le marché des changes, la livre sterling progresse face au dollar et à l'euro après la publication de ces données.

Selon l'ONS, la fin des promotions sur les boissons en janvier dans les pubs et les restaurants est le principal facteur de la hausse de l'inflation en février. Les pénuries de salades ont également contribué à la hausse, a ajouté l'ONS.

"Les prix des aliments et des boissons non alcoolisées ont atteint leur taux le plus élevé en plus de 45 ans, avec des augmentations notamment sur des salades et légumes, car les coûts énergétiques élevés et le mauvais temps dans certaines zones en Europe ont entraîné des pénuries et un rationnement", a déclaré Grant Fitzner, chef économiste à l'ONS.

Le ministre britannique des Finances, Jeremy Hunt, a estimé que la baisse attendue de l'inflation ne pouvait pas être prise pour acquise.

"Nous devons donc nous en tenir à notre plan pour la réduire de moitié cette année", écrit-il dans un communiqué.

La veille, devant le Parlement, il avait jugé qu'une inflation supérieure à 10% était "dangereusement élevée".

(Reportage David Milliken; version française Claude Chendjou, édité par Kate Entringer et Blandine Hénault)

par William Schomberg et David Milliken