Dans une note de Recherche & Stratégie d'Investissement, AXA Investment Managers tente d'évaluer l'impact sur le PIB réel d'une amélioration de la qualité des infrastructures dans différentes régions émergentes. En s'inspirant de Calderón et Servén, le gérant estime un modèle où la croissance annuelle du PIB réel par tête est déterminée par l'inflation, le crédit en % du PIB, la dette publique en % du PIB, les termes de l'échange (le ratio de la valeur unitaire des exportations par rapport aux importations), la qualité des infrastructures et le niveau du PIB réel de l'année précédente.

Le modèle est estimé à partir des données annuelles sur la période 2005-2011 pour 21 pays émergents. Les données proviennent de la Banque Mondiale, la BRI, le FMI, le Forum Economique Mondial et des tableaux Penn World.

Pour tenir compte du caractère endogène des variables de régression, AXA IM procède à une estimation en deux étapes sur données de panel des variables instrumentales avec des effets fixes propres à chaque pays, où les valeurs retardées des variables de régression en niveaux et en différences sont utilisées comme instruments. La liste des instruments comprend aussi la surévaluation du taux de change effectif réel, la qualité de la gouvernance et le développement du capital humain. L'élasticité (0,11) de la croissance réelle du PIB par tête à des changements de qualité des infrastructures mentionnée dans le texte est le coefficient estimé de qualité d'infrastructures. Tous les coefficients estimés ont le bon signe et sont significatifs au seuil de 5%.

AXA IM a estimé qu'une amélioration d'un point de la qualité des infrastructures des EMs se traduit par une hausse du PIB réel par tête de 0,1 point de pourcentage. Par la suite, pour chaque région émergente, le gérant a calculé ce que serait l'impact sur la croissance du PIB réel par tête, une fois que la qualité de ses infrastructures aurait atteint le niveau moyen des économies du G7.

Il note ainsi que l'Afrique et le Moyen-Orient seraient les plus forts bénéficiaires d'une amélioration de la qualité des infrastructures, la croissance de leur PIB réel par tête augmentant de 0,4 point. Ceci impliquerait une amélioration de leur taux de croissance du PIB réel de près de 3 points, comparé à l'augmentation de 1 point pour l'Amérique Latine et l'Asie.