(Actualisé au §8 avec confirmation de la rencontre de mardi)

BUENOS AIRES, 28 juillet (Reuters) - Buenos Aires a envoyé lundi une équipe à New York pour de nouvelles négociations de dernière minute avec le médiateur dans le cadre de son contentieux avec certains de ses créanciers, a annoncé un responsable du gouvernement argentin, à qui il ne reste plus que trois jours pour éviter le défaut de paiement.

Après une série de revers auprès de la justice américaine, la troisième économie d'Amérique latine se retrouvera en situation de défaut sur sa dette souveraine pour la deuxième fois en 12 ans si elle ne rembourse pas les fonds spéculatifs "réfractaires", qui ont refusé une décote sur leurs créances.

L'Argentine soutient un bras de fer depuis des années avec ces fonds qui n'ont pas voulu participer aux deux restructurations de sa dette menées en 2005 et 2010 après un défaut en 2002 portant sur une centaine de milliards de dollars d'emprunts d'Etat. (voir )

Les négociations de la dernière chance menées depuis trois semaines ont fait peu de progrès. Si les deux parties n'arrivent pas à sortir de l'impasse, le juge américain Thomas Griesa interdira à l'Argentine de verser les intérêts dus au 30 juillet sur des obligations, déclenchant de fait un défaut de paiement.

L'Argentine demande une suspension de la décision de 2012 du juge Griesa lui ordonnant d'honorer également les échéances de ses créanciers récalcitrants, qui ont racheté de la dette argentine à bas prix à la suite de la restructuration de 2002, puis ont rejeté les modalités de cette restructuration.

"Les négociations sont extrêmement compliquées et exigent du temps. C'est pourquoi l'Argentine demande une suspension", a affirmé le secrétaire général du gouvernement, Jorge Capitanich.

Il a précisé que les négociateurs rencontreraient mardi le médiateur nommé par le tribunal, Daniel Pollack.

Ce dernier a confirmé avoir reçu une appel du gouvernement argentin l'informant d'une rencontre avec les négociateurs mardi à son bureau à 11h00 heure locale (15h00 GMT).

L'Argentine n'a pas accès aux marchés des capitaux et un défaut de paiement ne provoquerait donc pas de choc majeur sur les marchés émergents. Mais il affecterait une économie déjà en récession, confrontée à une inflation croissante.

Selon les analystes financiers sur le marché obligataire, un accord de dernière minute ne peut être écarté, mais un défaut est un plus en plus probable à l'approche de l'échéance. (Richard Lough, avec Nate Raymonde à New York,; Juliette Rouillon pour le service français, édité par Véronique Tison)