You may not submit another entry at this time.

Espace presse

  • 16 07 14

Identifiée par le président de la République comme un secteur stratégique pour le pays, l'industrie du médicament affronte pourtant, pour la troisième année consécutive, un alourdissement massif des mesures de régulation et de fiscalité. Un phénomène largement documenté dans le dernier Bilan économique du secteur publié aujourd'hui par le Leem.

Un marché français isolé dans la récession

Depuis plusieurs années, le poids et la diversité des outils de régulation mis en place par les pouvoirs publics en France pèsent très lourdement sur le chiffre d'affaires des médicaments remboursables. Ce dernier s'est établi à -2,3 % d'évolution, après une année 2012 déjà en décroissance de -3,3 % et deux années de stagnation en 2010 et 2011.
Le marché des produits d'automédication et celui des médicaments hospitaliers n'ont pas constitué des relais de croissance : ils sont respectivement en évolution de -3,1 % et de 0,8 %.
La situation française est isolée au regard de ses voisins : parmi les grands marchés mondiaux, et plus particulièrement parmi les cinq grands acteurs européens du médicament, la France est le seul pays qui continue d'afficher une décroissance du chiffre d'affaires médicament remboursable en 2013.

Une fragilisation de la rentabilité qui pèse sur l'attractivité française

Alors que les pays concurrents de la France pour la localisation d'activité mettent en place un environnement économique du médicament attractif et prévisible (en termes d'accès au marché, de régulation et de fiscalité), la France continue de faire porter, chaque année, sur les industriels du médicament, l'essentiel des économies opérées sur les dépenses d'assurance maladie (50 % des économies sur le poste médicament, qui ne représente pourtant que 15 % des dépenses).

Des effectifs en baisse, pour la 5ème année consécutive
L'industrie du médicament poursuit son recul en termes d'emploi. Pour la cinquième année consécutive, elle a connu une baisse de ses effectifs en 2012, et le risque d'une aggravation de la situation dans les années à venir existe, dans les entreprises du secteur et chez leurs sous-traitants, dans la mesure où de nombreuses restructurations ont été annoncées depuis 2009, dont les conséquences sur l'emploi seront visibles sur les effectifs 2013 et 2014. La décroissance de l'emploi devrait atteindre -2,1 % en 2013, faisant passer les effectifs salariés sous la barre des 100 000 personnes.
Fait nouveau, les emplois de production sont, désormais, eux-aussi affectés. Les investissements productifs dans le médicament, en France, ont d'ailleurs baissé de 44 % ces quatre dernières années.

Une dynamique d'exportations soutenue
Le médicament demeure un puissant générateur de devises pour la France. Les échanges commerciaux de médicaments ont représenté, en 2013, un excédent commercial de 8,8 Md€ (+24 %), qu'il convient de mettre en regard avec le niveau très bas du solde global des échanges commerciaux de la France (-61 Md€). En 2013, les exportations de produits pharmaceutiques ont représenté 6,9 % des exportations totales de la France, derrière l'aéronautique-aérospatiale (11,9 %). L'industrie du médicament demeure l'un des rares secteurs aussi fortement contributeurs à la balance commerciale.

« Identifiée comme un secteur stratégique par le chef de l'Etat, l'industrie du médicament voit son dynamisme sapé par un alourdissement massif du poids des mesures de régulation et de fiscalité, analyse Patrick Errard, président du Leem. Après une année 2013 marquée par un recul inédit de l'emploi industriel dans notre secteur, et par un recul tout aussi alarmant des investissements productifs, la France doit - de toute urgence - se doter d'un nouveau modèle de régulation. Un modèle équilibré, qui permette à la France, comme le font ses grands compétiteurs européens, de réunir les conditions de la visibilité, de la lisibilité et de la prédictibilité pour les industries de santé. »

Le bilan économique complet du Leem est disponible sur www.leem.org

distribué par