(Ajoute réaction du gouvernement japonais, détails, contexte)

BEYROUTH, 31 janvier (Reuters) - Le groupe Etat islamique a diffusé samedi une vidéo annonçant la décapitation de son otage japonais Kenji Goto, rapporte le service de surveillance des sites islamistes SITE.

A Tokyo, le secrétaire général du gouvernement Yoshihide Suga a "résolument condamné" cette exécution. "Je ne peux pas m'empêcher de ressentir une forte indignation à l'idée qu'un acte de terrorisme aussi abject et inhumain ait pu être commis à nouveau", a-t-il dit à des journalistes.

Le document montre un homme cagoulé debout derrière Kenji Goto avec un poignard plaqué sur son cou, suivi d'images d'un corps avec une tête posée dessus.

Le gouvernement japonais et son homologue américain ont fait savoir qu'ils travaillaient à vérifier l'authenticité de la vidéo.

Kenji Goto, un correspondant de guerre chevronné âgé de 47 ans, avait été capturé en octobre dernier en Syrie où il s'était rendu pour tenter d'obtenir la libération d'un autre captif japonais, Haruna Yukawa, dont l'EI a annoncé l'exécution il y a une semaine.

S'adressant au Premier ministre japonais Shinzo Abe, l'homme cagoulé, qui a le même accent anglais que le bourreau apparu sur d'autres vidéos de décapitation d'otages l'an dernier, déclare: "En raison de votre décision imprudente de prendre part à une guerre impossible à gagner, ce couteau ne tuera pas seulement Kenji, mais il continuera et poursuivra son carnage où que soient vos ressortissants. Que le cauchemar du Japon commence."

Le paysage figurant sur la vidéo, une colline et des terres couvertes de broussailles, diffère du paysage désertique qui apparaissait dans les précédentes vidéos de revendication de l'Etat islamique.

A Washington, le Conseil américain de sécurité nationale a "condamné fermement" les actions de l'Etat islamique et appelé à la libération de tous les otages encore entre ses mains.

La vidéo, qui dure environ une minute, ne mentionne pas le sort d'un autre otage aux mains de l'EI, le pilote jordanien Mouath al Kassaesbeh, capturé dans le nord-est de la Syrie en décembre dernier après l'accident de son avion.

Dans un message audio diffusé cette semaine et attribué à Kenji Goto, l'otage japonais déclarait que le pilote jordanien serait exécuté si Amman ne libérait pas Sadjida al Richaoui, une Irakienne emprisonnée pour son rôle dans l'attentat suicide qui fit 60 morts en 2005 dans la capitale jordanienne.

L'Etat islamique a menacé de tuer ses otages japonais quand Shinzo Abe a annoncé, le 17 janvier dernier, le versement de 200 millions de dollars d'assistance non militaire aux pays luttant contre le groupe djihadiste. (Dominic Evans, avec Kiyoshi Takenaka; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)