(Actualisé avec les déclarations du juge Griesa)

NEW YORK, 1er août (Reuters) - L'International Swaps and Derivatives Association (ISDA) a déclaré de fait l'Argentine en défaut vendredi, lançant un processus qui pourrait déclencher des remboursements pouvant atteindre le milliard de dollars sur les swaps de défaut de crédit (CDS), a fait savoir IFR, un service de Thomson Reuters vendredi.

Un comité de l'ISDA a jugé qu'un événement du type "défaut de paiement" s'était produit sur les contrats le 30 juillet, jour où l'Argentine n'a pas honoré le versement des coupons sur certains de ses emprunts restructurés suivant le droit international.

Le comité de l'ISDA procèdera à présent à une adjudication pour régler les transactions en cours sur les CDS. Les emprunts argentins ont accru leurs pertes immédiatement après cette décision.

La délibération du comité, qui devait dégager une majorité de 80% pour prendre sa décision, a été engagée sur requête de la banque suisse UBS jeudi.

Parallèlement, le juge new-yorkais Thomas Griesa, chargé du dossier, a déclaré que le défaut de l'Argentine "n'effaçait ni ne restreignait" les obligations du pays vis-à-vis de sa dette et ordonné la poursuite des négociations avec ses créanciers "réfractaires" qui ont refusé une décote sur leurs créances.

La troisième économie d'Amérique latine soutient un bras de fer depuis des années avec ces fonds qui ont refusé de participer aux deux restructurations de sa dette souveraine de 2005 et 2010 après un défaut de paiement en 2002 sur une centaine de milliards de dollars (environ 75 milliards d'euros).

Le juge a sévèrement critiqué la décision de l'Argentine de faire défaut sur 29 milliards de dollars de dette plutôt que de payer leur dû aux créanciers réfractaires.

Il a ajouté que les deux parties avaient "l'obligation" de continuer à coopérer avec le médiateur judiciaire Daniel Pollack, que le gouvernement de Buones Aires a qualifié cette semaine d'"incompétent".

Les obligations souveraines argentines, qui avaient aggravé leurs pertes de jeudi avant de se stabiliser, ont peu réagi aux commentaires du juge fédéral.

Le gouvernement argentin insiste sur le fait qu'il n'a pas fait défaut puisqu'il a versé les intérêts dus dans un compte, mais que Griesa a bloqué ces fonds estimant que Buenos Aires devait d'abord parvenir à un accord avec les fonds réfractaires.

Avant l'audience, le gouvernement argentine avait déclaré qu'il n'attendait rien de bon du juge fédéral, qu'il avait auparavant qualifié d'"agent" des fonds spéculatifs new-yorkais. (David Scigliuzzo, Joseph Ax, Nicholas Brown et Richard Lough, Juliette Rouillon pour le service français, édité par Wilfrid xbrayat)