par Justyna Pawlak et Fredrik Dahl

BRUXELLES/VIENNE, 3 juin (Reuters) - L'Iran demande le droit de produire du combustible pour alimenter sa centrale nucléaire de Bouchehr, une exigence à laquelle les grandes puissances ne devraient pas accéder et qui pourrait remettre en cause la date du 20 juillet pour la conclusion d'un accord entre Téhéran et le P5+1, déclarent des diplomates.

Ces diplomates des six grandes puissances qui négocient avec la République islamique précisent que cette demande a été mise sur la table par les délégués iraniens lors de la dernière séance de négociations en mai - ce qui serait une raison pour laquelle les discussions n'auraient guère progressé.

La capacité d'enrichissement de l'Iran est au coeur du contentieux opposant Téhéran aux Occidentaux qui le soupçonnent de vouloir se doter de l'arme nucléaire. L'Iran dit ne vouloir l'énergie nucléaire que pour produire de l'électricité.

"Ils s'attendent à obtenir le droit de produire du combustible pour alimenter Bouchehr mais ce n'est pas réaliste", a déclaré un diplomate du P5+1, qui regroupe les Etats-Unis, la Russie, la Chine, la France, le Royaume-Uni et l'Allemagne.

La demande iranienne d'alimenter Bouchehr, une centrale de 1.000 MegaWatts, avec son propre combustible pourrait notamment être rejetée par la Russie, qui a signé un contrat de dix ans avec Téhéran pour approvisionner la centrale.

Plusieurs résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies exigent la suspension des opérations iraniennes d'enrichissement de l'uranium, car l'uranium hautement enrichi peut être facilement transformé en combustible militaire.

Mais l'Iran a toujours refusé de suspendre ces activités.

Les discussions doivent reprendre à la mi-juin. (Jean-Stéphane Brosse pour le service français)