ROME, 24 novembre (Reuters) - Matteo Renzi a annoncé mardi le report à 2017 de réductions annoncées de l'impôt sur les sociétés afin de pouvoir financer un accroissement des dépenses culturelles et de sécurité.

Le président du Conseil italien avait annoncé son intention de réduire l'impôt sur les bénéfices des sociétés en 2016 à condition que l'Union européenne autorise le pays à exclure les dépenses liées à la crise des migrants du calcul de son déficit public dans le cadre des règles fixées par l'Union européenne.

Dans un discours prononcé à l'hôtel de ville de Rome onze jours après les attentats qui ont fait 130 morts le 13 novembre à Paris et Saint-Denis, Renzi a annoncé qu'il proposerait d'augmenter les dépenses de sécurité d'un milliard d'euros l'an prochain et de développer les dépenses ayant trait à "l'identité culturelle" du même montant.

Matteo Renzi a reconnu que la flexibilité des dépenses était limitée en raison du Pacte européen de stabilité et de croissance. "Nous respectons les règles même lorsque nous ne les partageons pas parce que c'est la meilleure manière d'être crédible mais nous appelons l'Europe à respecter un pacte d'humanité qui est plus important qu'un pacte de stabilité", a-t-il dit.

Les ministres des Finances de la zone euro ont averti lundi l'Italie, l'Espagne, l'Autriche et la Lituanie qu'elles risquaient d'enfreindre les règles budgétaires de l'Union européenne avec leur projet de budget pour 2016.

Lorsque le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a déclaré la semaine dernière que le France pourrait bénéficier d'un traitement spécifique après les attentats, Renzi s'est empressé de déclarer que le même traitement devrait s'appliquer à l'Italie.

Les dépenses annoncées mardi seront consacrées au budget militaire, à la sécurité sur internet, au renforcement et à la modernisation des équipements des forces de police et à l'augmentation des salaires des fonctionnaires de police, a dit Matteo Renzi.

Dans le cadre des dépenses culturelles, l'Italie va créer des bourses destinées à encourager les recherches portant sur les banlieues pauvres et à financer leur développement. Renzi veut aussi subventionner l'accès à la culture des jeunes Italiens et faciliter le mécénat culturel en encourageant les dons directs à des organismes culturels. (Steve Scherer et Isla Binnie, Juliette Rouillon pour le service français, édité par)