NATIONS UNIES, 29 août (Reuters) - Le Conseil de sécurité de l'Onu a salué vendredi la signature d'un accord de paix au Soudan du Sud, censé mettre fin à vingt mois de guerre civile, tout en se disant prêt à imposer au pays un embargo sur les armes si ce compromis devait rester lettre morte.

L'accord, signé mercredi par le président Salva Kiir avec de "sérieuses réserves", semble fragile, d'autant plus que l'armée et les rebelles se sont déjà accusés par deux fois cette semaine d'avoir lancé des attaques contre le camp adverse.

"Le Conseil de sécurité de l'Onu admet que cet accord est la première étape sur le chemin qui doit permettre de sortir des difficultés politiques et économiques, ainsi que de la catastrophe humanitaire et sécuritaire engendrée par le conflit", peut-on lire dans le communiqué de l'organe onusien.

L'instance exécutive des Nations unies exhorte par ailleurs "les différentes parties prenantes à appliquer pleinement l'accord" et promet des sanctions en cas d'entorse, "y compris un embargo sur les armes et d'autres sanctions ciblées".

Plusieurs accords de paix ont déjà été conclus et violés depuis le début des hostilités, qui ont éclaté en décembre 2013 quand Salva Kiir a limogé Riek Machar, alors vice-président.

Le conflit, alimenté par les tensions entre Nuers et Dinkas, ethnies respectives de Riek Machar et de Salva Kiir, ont fait plusieurs milliers de morts et deux millions de déplacés.

Salva Kiir, qui a conduit le pays à une sécession avec le Soudan et à l'indépendance en 2011, avait demandé la semaine dernière un délai supplémentaire mais, sous la pression de l'Onu, il a fini par apposer mercredi sa signature. Il a alors fait part de ses "sérieuses réserves". (Louis Charbonneau; Simon Carraud pour le service français)