TUNIS, 1er octobre (Reuters) - Bernardino Leon, émissaire des Nations unies en Libye, a annoncé mercredi l'ouverture prochaine de discussions avec les milices qui tiennent une bonne part du pays.

Lundi, des représentants du parlement élu et de l'assemblée rivale constituée par des miliciens islamistes de Misrata avaient entamé des négociations à son initiative. Le diplomate espagnol avait alors indiqué que la deuxième étape du processus serait l'ouverture de pourparlers avec les milices elles-mêmes.

"Les Nations unies vont entamer des discussions avec les milices pour essayer de résoudre les problèmes dus à leur présence sur le terrain", a-t-il déclaré, interrogé par Reuters à Tunis.

"L'objectif sera dans un premier temps que les milices quittent les grandes villes (...) et, bien sûr, de restaurer à terme la sécurité avec l'aide d'une armée. Evidemment, nous en sommes encore loin", a-t-il poursuivi.

A l'issue des discussions de lundi, qui se sont déroulées à Ghadames, une ville du sud du pays proche de la frontière algérienne, l'envoyé spécial de l'Onu a assuré que les deux camps étaient favorables à une trêve, à la distribution d'aide humanitaire aux victimes des affrontements à Tripoli et à la réouverture des aéroports fermés en raison des combats.

L'organisation Aube de la Libye, une alliance dominée par les miliciens de Misrata qui tient la capitale, n'a pas réagi, mais Dar al Ifta, la plus haute autorité religieuse de Libye qui est proche de ces derniers, a recommandé l'arrêt des discussions en attendant le verdict de la Cour suprême concernant la légitimité des deux parlements rivaux.

La Chambre des représentants, le parlement élu en juin et reconnu par la communauté internationale, a été chassé de Tripoli le mois dernier après la prise de l'aéroport de la capitale par les miliciens de Misrata. (Heba al-Shibani, Jean-Philippe Lefief pour le service français, édité par Tangi Salaün)