LONDRES, 2 août (Reuters) - L'Otan doit se réformer en profondeur pour mieux défendre ses Etats membres face à une éventuelle menace militaire russe, estime David Cameron dans une lettre rendue publique samedi par le 10, Downing Street.

Le Premier ministre britannique, qui accueillera le prochain sommet de l'Alliance atlantique en septembre au Pays de Galles, compte profiter de l'événement pour réclamer une révision des relations de long terme avec la Russie qui, souligne-t-il, considère l'Otan comme un adversaire.

"Six mois après le début de la crise russo-ukrainienne, nous devons convenir de mesures à long terme pour renforcer notre capacité de répondre rapidement à toute menace, afin de rassurer ces alliés qui craignent pour la sécurité de leur propre pays et pour dissuader la Russie de toute agression", écrit David Cameron dans une lettre aux dirigeants des Etats membres et au secrétaire général de l'Alliance, Anders Fogh Rasmussen.

Le Premier ministre britannique propose de mettre en place un nouveau calendrier d'exercices militaires, de construire de nouvelles infrastructures, et de porter rapidement à 25.000 hommes les effectifs de la Force de réaction rapide de l'Otan.

"Nous devons accepter que la coopération de ces dernières années n'est plus possible actuellement en raison des actions illégales de la Russie dans le voisinage de l'Otan et revoir les principes qui guident nos relations avec la Russie", ajoute David Cameron.

La Russie est visée par une série de sanctions occidentales en raison de son rôle présumé dans la crise ukrainienne, Washington et les Européens accusant Moscou de fournir une aide importante en hommes et en armes à la rébellion pro-russe dans le Donbass, ce que dément la Russie.

Dans un rapport remis jeudi, des élus britanniques accusent l'Otan de ne pas se montrer assez ferme face à la menace que représente selon eux la Russie, estimant que les pays baltes sont particulièrement vulnérables.

L'Alliance atlantique a multiplié les manoeuvres en Europe orientale depuis l'annexion de la Crimée par Moscou en mars, et triplé le nombre de ses avions de combat basés dans la Baltique.

Le général américain Philip Breedlove, l'actuel commandant suprême de l'Otan, a déclaré en mai que l'Alliance allait devoir envisager un stationnement de troupes permanent en Europe orientale.

(Andrew Osborn, William James; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)