Lancé par le président de la Commission Jean-Claude Juncker à la fin de l'an dernier, ce plan vise à attirer de l'argent privé pour soutenir des projets en panne.

Le plan Juncker sera financé à travers un nouveau véhicule, le Fonds européen pour les investissements stratégiques (FEIS), qui bénéficiera d'une garantie pouvant aller jusqu'à huit milliards d'euros du budget européen sur les trois prochaines années.

L'investissement a chuté d'un quart en Europe depuis la crise financière de 2008 mais les Etats, déjà lourdement endettés et en quête d'économies, ne sont plus en mesure d'injecter de nouveaux fonds dans les infrastructures.

Après des mois de tractations entre la Commission, les gouvernements des Etats membres et le Parlement européen, les négociateurs ont trouvé un compromis qui pose les fondements d'une loi permettant le démarrage effectif du plan.

Parmi les points d'achoppement figurait le montant des fonds pris sur le budget européen pour alimenter la garantie dite "à première perte" du fonds, qui vise à attirer les investisseurs en couvrant toutes pertes initiales en cas d'échec d'un projet.

La Commission avait proposé au départ que six milliards d'euros soient prélevés sur des fonds initialement destinés à la recherche, l'innovation et les infrastructures.

L'accord conclu jeudi avec les députés européens et le conseil des ministres prévoit de limiter à cinq milliards ces coupes dans les programmes de recherche et d'innovation.

Afin de préserver la garantie à son niveau de huit milliards d'euros, les négociateurs ont prévu de prélever davantage d'argent sur des fonds inutilisés du budget européen, qui contribueront à hauteur de trois milliards à la garantie, au lieu des deux milliards initialement prévus par la Commission.

Le commissaire européen chargé de la mise en place de ce fonds, Jyrki Katainen a salué cet accord et appelé les dirigeants et le Parlement européens à le confirmer en juin afin de pouvoir mettre le FEIS en route dès et automne.

L'accord sera mis aux voix au Parlement européen le 24 juin, avant un sommet européen prévu les 25 et 26 juin.

(Francesco Guarascio et Robin Emmott, Juliette Rouillon pour le service français, édité par Véronique Tison)