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BRUXELLES, 6 février (Reuters) - L'Union européenne va proposer la levée des barrières douanières sur quasiment l'intégralité des produits importés des Etats-Unis dans le cadre des négociations sur un accord de libre-échange transatlantique, a-t-on appris auprès de responsables proches des discussions.

Cette proposition sera formulée lundi, une semaine avant des discussions à Washington entre le commissaire européen au Commerce, Karel De Gucht, et le délégué américain au Commerce, Michael Froman.

La Commission, qui représente les 28 pays membres de l'UE dans ces négociations, va proposer de lever 96% des barrières douanières existantes, ont dit à Reuters des responsables au fait de la position européenne.

"Il s'agit seulement d'une première étape mais cela envoie le message selon lequel aucun secteur ne sera complètement écarté de la libéralisation", a dit un responsable participant à la préparation de l'offre européenne.

"La seule réduction des tarifs équivaudra à cinq fois l'accord commercial entre les USA et la Corée du Sud et cela constitue un énorme enjeu pour les Etats-Unis", a commenté Dan Hamilton, professeur à l'université John Hopkins de Baltimore.

Les tarifs douaniers entre l'Union européenne et les Etats-Unis sont déjà relativement bas mais l'accord de libre-échange transatlantique est perçu comme économiquement favorable pour les deux partenaires.

Selon Dan Hamilton, cette réduction des tarifs joue moins en raison de son ampleur limitée qu'en raison de la taille des marchés européen et américain qui, ensemble, représentent 815 millions de personnes.

L'accord qu'espèrent signer Américains et Européens porterait sur la moitié de la production économique mondiale et pourrait générer un gain économique d'environ 100 milliards de dollars par an pour chacun des deux partenaires.

L'offre européenne se décompose en quatre quatégories.

La première porte sur la suppression de 96% des barrières existantes, avec une mesure similaire prise par les Etats-Unis.

Pour deux autres catégories représentant 3% des biens concernés, incluant notamment les véhicules automobiles commerciaux et certains produits agricoles, une période de transition de trois à sept ans est prévue afin de donner le temps à l'industrie européenne de s'adapter.

Enfin, la quatrième catégorie ne serait pas concernée par cette levée car elle regroupe certains biens jugés sensibles, notamment le boeuf, le porc et la volaille, même si l'UE va proposer aux Etats-Unis d'augmenter leurs quotas d'exportation sur ces biens. L'ampleur de cette augmentation sera décidée ultérieurement. (Robin Emmott et Philip Blenkinsop; Bertrand Boucey et Pierre Sérisier pour le service français)