BRUXELLES, 27 août (Reuters) - La Commission européenne a annoncé mercredi le prochain lancement à l'échelon communautaire d'une opération maritime pour faire face au flux croissant d'immigrants illégaux en provenance d'Afrique du Nord, répondant ainsi à des demandes répétées de Rome.

Frontex, l'agence européenne de contrôle aux frontières de l'Union, va prendre en charge la nouvelle opération, dénommée "Frontex Plus", avec pour objectif de la substituer à l'opération italienne en cours.

"Le but est de mettre en place un Frontex Plus élargi pour compléter ce que fait l'Italie", a déclaré Cecilia Malmström, la commissaire aux Affaires intérieures.

La guerre civile en Syrie et les troubles quasi-permanents en Libye ont eu pour conséquence un nouveau record, à plus de 100.000 depuis le début de l'année, du nombre d'immigrants clandestins arrivées par voie maritime en Italie.

En octobre dernier, 366 personnes s'étaient noyées après le naufrage du bateau qui les transportait, à quelques centaines de mètres de l'île italienne de Lampedusa.

Ce drame a abouti au lancement par l'Italie de l'opération "Mare Nostrum", un dispositif de patrouilles, de recherche et de sauvetage en mer qui coûte à Rome neuf millions d'euros par mois.

Les autorités italiennes demandent régulièrement à Frontex de prendre en charge cette opération et aux autres Etats membres de l'Union d'en partager le coût.

Cecilia Malmström répondait jusqu'à présent que Frontex n'avait pas les moyens matériels de reprendre Mare Nostrum et les pays membres font pour la plupart la sourde oreille aux demandes de Rome.

L'opération Frontex Plus sera de moindre ampleur que Mare Nostrum, a expliqué la commissaire mercredi, ajoutant que son succès dépendrait des contributions des Etats membres, l'agence européenne ne disposant que de moyens limités.

"Les Etats membres fourniront des équipements, des avions, des bateaux, afin de garder aussi bien que possible les frontières européennes", a dit Angelino Alfano, le ministre italien de l'Intérieur.

Il a ajouté que le dispositif Frontex Plus devrait être opérationnel en novembre, ce qui permettra alors au gouvernement italien de décider de la meilleure manière de démanteler le dispositif Mare Nostrum. (Julia Fioretti et Francesco Guarascio,; Marc Angrand pour le service français)