Le chef économiste de l'Union Bancaire Privée (UBP), Patrice Gautry, a livré son commentaire des dernières prévisions du FMI sur la croissance mondiale. Alors que le Fonds prévoit une croissance de 3,5% en 2015 et de 3,8% en 2016, l'expert de l'UBP note "que la conjoncture mondiale reste depuis 2013 sur un rythme de 3,4%-3,5%", faute d'accélérateurs de croissance comme entre 2000 et 2007. "Cela ne prouve pas un arrêt de la globalisation, mais les moteurs de la croissance sont devenus domestiques et régionaux", estime-t-il.

Rappelant que la croissance - actuelle et à venir - dans les pays développés est largement due aux chocs positifs de la baisse des prix du pétrole, de la baisse de l'euro et du yen, du repli des taux longs et des politiques monétaires expansives des banques centrales, Patrice Gautry se demande ce qui soutiendra la croissance en 2016, une fois que les effets de ces chocs seront retombés.

"Une fois les effets des stimuli monétaires, de la baisse du pétrole et de la fin de l'austérité fiscale évaporés, seul l'investissement (infrastructures, équipements, recherche et développement) permettra à la croissance de tenir le rythme grâce à un potentiel de croissance enfin reconstruit", assure l'économiste de l'UBP.

Qui conclut : "Sinon la croissance mondiale s'essoufflerait à nouveau: il n'est pas certain que les marchés financiers aient envie d'entendre ce genre de message !"