* Croissance organique de 6% au T1

* La mode-maroquinerie atteint 9%, les vins et spiritueux chutent de 3%

* Le groupe évoque un "excellent" début d'année pour Vuitton (Actualisé avec commentaires d'analystes, cours)

par Pascale Denis

PARIS, 9 avril (Reuters) - LVMH a fait état mercredi d'un léger tassement de sa croissance organique au premier trimestre, marqué par une forte accélération de la mode-maroquinerie, sa division phare, et par une chute de ses ventes de cognac en Chine.

Le numéro un mondial du luxe, qui ouvre le bal des publications du secteur, a vu ses ventes progresser de 4% à 7,21 milliards d'euros, un chiffre proche des 7,17 milliards du consensus Thomson Reuters I/B/E/S.

Hors variations de change, la croissance organique ressort à 6%, alors que les analystes s'attendaient en moyenne à 7%, et après une progression de 8% au dernier trimestre 2013.

Surveillées à la loupe, les ventes du pôle mode et maroquinerie, qui loge Louis Vuitton, principal centre de profit du groupe, ont nettement accéléré avec une croissance organique de 9%, dépassant les prévisions des analystes (5% à 6%).

Louis Vuitton "réalise un excellent début d'année", se félicite le groupe dans un communiqué.

Le maroquinier, qui poursuit son repositionnement sur les sacs en cuir à plus de 3.000 euros, profite aussi, aux dires de LVMH, du succès de ses nouveaux modèles en toile monogrammée, qui constituent le coeur de son offre et pèsent pour près des deux tiers de ses ventes.

La division devrait avoir profité, selon certains analystes, de hausses de prix passées en Europe et aux Etats-Unis, tout comme d'achats anticipés au Japon avant le relèvement de la TVA intervenu à la fin février.

Elle bénéficie aussi d'une base de comparaison très favorable (sa croissance avait été limitée à 3% il y a un an) et de la consolidation de Loro Piana, pépite italienne du luxe acquise par LVMH en juillet 2013 pour 2,0 milliards d'euros.

DÉSTOCKAGES EN CHINE

A l'inverse, les vins et spiritueux (Moët & Chandon, Dom Perignon, Hennessy), deuxième division la plus rentable de LVMH, ont vu leur ventes décrocher de 3%, plombées par une baisse des ventes de cognac en Chine.

Après une relative résistance de Hennessy au dernier trimestre 2013, le numéro un mondial du cognac a subi des déstockages, comme ses grands concurrents Martell (groupe Pernod Ricard et Rémy Martin (Rémy Cointreau ) liés aux mesures anti-corruption prises par Pékin.

"La croissance du groupe est légèrement inférieure aux attentes, surtout à cause des contre-performances du cognac", commente Eva Quiroga, analyste d'UBS, qui se dit "impressionnée" par la progression de la mode-maroquinerie.

Toutes les autres divisions ont elles aussi ralenti la cadence, à des degrés divers. Dans les montres et la joaillerie (Tag Heuer, Hublot, Bulgari), la croissance se tasse très légèrement (+5% après +6% au 4e trimestre 2014), tandis qu'elle décélère fortement dans les parfums et cosmétiques (Dior, Guerlain, Givenchy) à +5% après +10%.

La distribution sélective, qui rassemble les réseaux de boutiques détaxées DFS et la chaîne de parfumeries Sephora ralentit elle aussi, tout en signant l'unique croissance organique à deux chiffres du groupe (+10% après +13%).

La division souffre d'un comparatif élevé (+17% il y a un an), où DFS avait été dopé par l'ouverture de trois nouvelles concessions dans l'aéroport de Hong Kong.

Le titre LVMH a fini à 136,45 euros à la Bourse de Paris mercredi, signant une hausse de 1,8% depuis le début de l'année.

Le groupe, dont les perspectives de croissance des résultats sont inférieures à la moyenne du secteur, selon les analystes, se traite sur des multiples de valorisation de 17,9 fois les bénéfices estimés pour 2014, contre 18,7 pour Richemont ou 18,5 pour Burberry ).

* Le communiqué:

http://r.reuters.com/tyf48v (Edité par Matthieu Protard et Gwénaëlle Barzic)