L'équipe de gestion de Swiss Life Banque Privée a réagi à l'annonce de la BCE de ne plus accepter en collatéral les titres souverains grecs lors de ses opérations de refinancement. Cette décision de l'institution européenne entrera en vigueur le 11 février (le jour de la réunion de l'Eurogroupe et la veille de la rencontre des chefs d'Etat le 12). La BCE justifie sa décision par son absence de visibilité sur la poursuite du plan d'ajustement grec.


Ses statuts interdisent normalement à la BCE d'accepter en collatéral les titres « non Investment grade », mais en 2012 elle avait fait une exception pour les pays faisant l'objet d'un programme d'ajustement, y compris la Grèce, l'idée étant que l'ajustement permette à terme aux pays de retrouver un statut « Investment Grade », rappelle Swiss Life Banque Privée.

L'enjeu de la décision de la BCE est important puisqu'elle a désormais directement la main sur le financement des banques grecques, qui sont le maillon faible de l'économie grecque et, par conséquent, de la stratégie du nouveau gouvernement grec.

Cette décision ne signifie pas un défaut immédiat des banques grecques, explique l'équipe de gestion.

En effet détaille-t-elle, les banques grecques peuvent continuer à se refinancer auprès de la BCE en utilisant d'autres collatéraux éligibles. Cette solution est cependant évidemment plus couteuse.

Par ailleurs, les banques grecques peuvent utiliser les titres souverains grecs pour obtenir de la liquidité auprès de la Banque Centrale de Grèce via la fourniture de liquidité d'urgence (ELA, emergency liquidity assistance). Cette solution est toutefois également plus onéreuse pour les banques grecques et la Banque Centrale de Grèce devra le cas échéant supporter les risques et les coûts éventuels liés à un éventuel défaut grec.

L'Eurosystème continue pour le moment de fournir la liquidité d'urgence (ELA) à la banque centrale grecque, qui s'en sert pour refinancer ses banques, mais nous ne savons pas combien de temps durera cette fourniture, précise Swiss Life Banque Privée.

Le Conseil des gouverneurs de la BCE peut en effet à tout moment décider d'arrêter la fourniture de cette liquidité si une majorité des deux tiers des membres est trouvée et s'il estime que les opérations ELA interfèrent avec les objectifs et les missions de l'Eurosystème. Une telle décision signifierait à brève échéance la mort des banques grecques et, probablement, la sortie de la Grèce de la zone euro, assure l'équipe de gestion.