Alexandre Garabedian,

L'Agefi

PARIS (Agefi-Dow Jones)--Un long jeu de chaises musicales s'ouvre lundi à la Banque centrale européenne (BCE).

D'ici fin 2019, cinq personnalités vont quitter l'institution de Francfort. Le premier à passer la main, au mois de mai, sera le Portugais Vitor Constâncio, vice-président de la BCE. Et ce lundi, les ministres des Finances de la zone euro doivent lui trouver un successeur. Tout porte à croire qu'il s'agira d'un profil politique : Luis de Guindos, le ministre de l'Economie espagnole. Cet ancien banquier de Lehman Brothers bénéficie - notamment - du soutien officieux de la France, où son homologue Bruno Le Maire le tient en haute estime.

Face à lui, le seul autre candidat déclaré, l'Irlandais Philip Lane, un économiste de formation, a reçu l'appui du Parlement européen. Mais les députés n'ont qu'une voix consultative dans ce processus qui reste à la main des grandes capitales.

S'il échoue dans sa quête de la vice-présidence, Philip Lane pourrait se consoler en succédant l'an prochain au Belge Peter Praet comme chef économiste de la BCE. Fin 2018, c'est la Française Danièle Nouy qui lâchera les rênes du Conseil de supervision unique, la puissante tutelle des grandes banques européennes. Un an plus tard, le mandat de Benoît Coeuré prendra fin à son tour. Les investisseurs scruteront l'identité de son remplaçant. En tant que membre du directoire chargé des opérations de marché, Benoît Coeuré a en effet été le maître d'oeuvre du programme d'achat d'actifs de la banque centrale.

On le voit donc : derrière la probable nomination de Luis de Guindos se joue une partie de billard à trois bandes afin de pourvoir ces autres postes en vue à la BCE. Avec en ligne de mire, le Graal de la présidence. L'Allemagne verrait bien Jens Weidmann, patron de la Bundesbank, succéder à Mario Draghi en novembre 2019. Mais la partie est très loin d'être gagnée pour Berlin.

-Alexandre Garabedian, L'Agefi ed: ECH

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