(Actualisé avec contexte)

FRANCFORT, 23 février (Reuters) - La Banque centrale européenne (BCE) a racheté suffisamment d'obligations et elle peut donc s'abstenir de continuer sans risque de provoquer une hausse injustifiée des rendements, a déclaré vendredi Benoît Coeuré, membre du directoire de l'institut d'émission.

"A l'avenir, l'Eurosystème peut se retirer en tant qu'acheteur sur le marché sans risquer une décompression injustifiée de la prime à terme", a dit Coeuré lors d'une conférence à New York, faisant référence à la prime que paient les investisseurs pour détenir du papier long plutôt que du papier court.

Mais à l'approche de la fin du programme de rachat d'actifs, les incertitudes sur les taux d'intérêt vont s'amplifier, un risque qui est source de volatilité des rendements et qu'il faut contenir, a expliqué Coeuré.

"Une fois qu'elles se rapprochent de la réalisation effective de leurs objectifs, les banques centrales peuvent préserver des rendements obligatgaires bas, si elles le jugent nécessaire, uniquement dans la mesure où elle pilotent efficacement les anticipations sur l'évolution future des taux d'intérêt à court terme", a-t-il dit.

Les marchés pensent que la BCE en aura terminé avec son programme de rachat d'actifs de 2.550 milliards d'euros d'ici la fin de l'année, s'appuyant sur un rebond de l'inflation même s'il faudra peut-être des années avant qu'elle atteigne l'objectif de la banque centrale, soit un taux un petit peu inférieur à 2%.

Les propos de Coeuré, tout en ne plaidant pas directement pour l'arrêt du programme, ne feront sans doute que renforcer les marchés dans leurs anticipations.

La BCE achète pour 30 milliards d'euros d'actifs chaque mois, bien en deçà des 80 milliards qui étaient la norme à un moment donné.

Les achats doivent se terminer en septembre mais les responsables de la BCE ont dit qu'ils ne s'arrêteraient pas brutalement mais progressivement, sur plusieurs mois.

La BCE a dit aussi que les taux d'intérêt ne monteraient que bien après la fin des achats d'actifs et le marché anticipe la première hausse des taux pour la mi-2019.

(Balasz Koranyi Wilfrid Exbrayat pour le service français)