L'une d'entre elles a précisé que l'une des options sur la table était le doublement du capital de la BCE, qui, selon les sources, s'inquiète des pertes potentielles liées aux achats d'obligations auxquels elle procède depuis le mois de mai.

La banque centrale de la zone euro a annoncé lundi avoir acquis pour 2,667 milliards d'euros d'obligations lors de la semaine au 10 décembre, contre 1,965 milliard la semaine précédente, ce qui porte ses rachats totaux à 72 milliards d'euros.

La BCE avait décidé de procéder à ce type de rachats après le plan de sauvetage établi par la Grèce. Les montants hebdomadaires achetés atteignent ces semaines des niveaux jamais vu depuis le mois de juin dans un contexte de plan d'aide à l'Irlande, deuxième pays membre de la zone qui a dû faire appel à une assistance extérieure.

La Grèce et l'Irlande ont ou vont recevoir un total de 195 milliards d'euros, des fonds fournis par l'Union européenne et le Fonds monétaire international (FMI). Bon nombre d'analystes pensent que le Portugal sera bientôt le prochain sur la liste.

La BCE ne donne pas de détails sur ces achats mais la plupart des analystes estiment que la banque centrale concentre ses achats sur la dette des pays en difficulté tels que l'Irlande, la Grèce et le Portugal.

"En ce moment, les montants achetés par la BCE restent modestes, mais que se passerait-il si, d'une part, les volumes achetés augmentaient de manière sensible et que, d'autre part, les obligations perdaient tout à coup 30% de leur valeur", a dit l'une des sources.

La BCE s'est refusée à tout commentaire.

Sa base de capital souscrit est de près de 5,8 milliards d'euros alors que la taille de son bilan s'approche des 138 milliards d'euros, selon le dernier rapport annuel de la BCE.

L'ensemble des 27 pays de l'Union européenne contribuent au capital de la BCE, les pays membres de la zone euro représentant 70% du total et les autres pays de l'UE le reste.

En tant que première puissance économique de la zone euro, l'Allemagne apporte à elle seule près de 20% du capital de la BCE. Viennent ensuite la France (près de 14%), l'Italie (12,5%) et l'Espagne (8,3%).

Ces pourcentages connaîtront des modifications à la marge lorsque l'Estonie deviendra le dix-septième membre de la zone euro le 1er janvier.

Treasury Desk, Benoit Van Overstraeten pour le service français, édité par Jean-Michel Bélot