Francfort (awp/afp) - Les gouverneurs de la Banque centrale européenne n'ont pas discuté d'un arrêt progressif, ou "tapering", des rachats massifs de créances lancés pour stimuler l'économie de la zone euro, a déclaré jeudi le chef de l'institution Mario Draghi.

"Il n'est pas question de tapering. Un tapering n'a pas été discuté", a affirmé M. Draghi lors d'une conférence de presse à Francfort (ouest).

La BCE avait précédemment annoncé une extension d'au moins neuf mois, jusqu'à fin 2017, de son programme de rachats, mais dans un volume réduit de 80 à 60 milliards d'euros par mois à partir d'avril, ce qui avait pris les marchés par surprise.

Ces injections massives d'argent dans l'économie, mesures exceptionnelles mises en place par la BCE, visent à stimuler la croissance. Elles pourront être étendues au-delà de cette date, "si nécessaire", a précisé la banque centrale jeudi.

La plupart des économistes attendaient une prolongation du programme de six mois jusqu'à fin septembre et avec un volume d'achats inchangé.

M. Draghi a fermement rejeté l'interprétation de certains économistes, pour qui ont vu dans la décision du jour une amorce vers une politique monétaire plus restrictive.

"Une réduction de la taille (des achats) ne veut pas du tout dire qu'il s'agit d'un tapering", a-t-il martelé soulignant que la BCE resterait pour une période prolongée sur les marchés afin de soutenir les prix et l'économie.

La BCE a également conservé, comme escompté, son principal taux directeur à 0%, son plus bas niveau historique. Elle a aussi laissé en l'état le taux de prêt marginal, abaissé à 0,25% en mars, et le taux de dépôt, porté en territoire négatif pour la première fois en juin 2014 et qui stationne désormais à -0,40%.

afp/rp