MADRID, 24 mai (Reuters) - La Banque centrale européenne présentera bientôt de nouvelles propositions pour réduire le poids des créances douteuses dans le secteur bancaire de la zone euro, a déclaré mardi la responsable de la supervision bancaire au sein de la BCE.

Danièle Nouy a aussi invité les établissements de la zone euro à réduire leurs coûts de fonctionnement et à renforcer leurs bilans.

Quelque 900 milliards d'euros de créances douteuses plombent encore les bilans des banques de la zone euro, ce qui limite leur capacité à distribuer du crédit et freine la croissance.

Si les responsables politiques jugent que le transfert de ces créances vers des structures de défaisance ("bad bank") doit s'effectuer au niveau national en raison des réglementations différentes entre les 19 pays partageant la monnaie unique européenne, certains analystes pensent que la BCE pourrait fixer des objectifs aux banques ou au moins définir des principes de conduite.

"Il nous reste beaucoup de travail à accomplir au sujet des actifs gérés en extinction, particulièrement des expositions non-performantes (...) nous présenterons rapidement certaines propositions", a dit Danièle Nouy lors d'une conférence bancaire à Madrid.

La BCE a refusé par la suite de préciser les propos de Danièle Nouy.

L'institut de Francfort a créé l'an dernier un comité sur les actifs toxiques dirigé par le gouverneur adjoint de la Banque centrale d'Irlande, Sharon Donnery. Ce comité devrait présenter ses premières conclusions vers le milieu de l'année.

Certains analystes pensent que la BCE pourrait racheter des créances douteuses tout comme elle achète des titres adossés à des actifs (ABS) mais la plupart des responsables de la BCE rejettent cette idée.

Danièle Nouy a certes reconnu que la politique de taux négatifs de la BCE pesait sur les bénéfices des banques. Elle a néanmoins ajouté que les créanciers bénéficiaient aussi d'une amélioration de la croissance économique, d'une baisse des coûts de financement et de meilleures conditions de liquidité, qui permettaient aux ménages comme aux entreprises de rembourser plus facilement leur dette.

Elle a ajouté que les coûts des banques demeuraient trop élevés par rapport à leurs revenus. A ses yeux, les banques bénéficieraient d'un mouvement de consolidation tant elles sont trop nombreuses dans la zone euro.

Face aux inquiétudes sur les exigences de la BCE en matière de fonds propres, Danièle Nouy a déclaré que les ratios actuellement exigés convenaient à la Banque centrale européenne. (Balasz Koranyi et Jesus Aguado; Bertrand Boucey pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)