Berlin (awp/afp) - Les entreprises de la zone euro ont émis davantage d'obligations au deuxième trimestre, a indiqué mercredi la Banque centrale européenne (BCE), qui y voit un premier succès de ses rachats, entamés en juin, de ces instruments de financement.

Au 31 juillet, la BCE avait racheté pour 13,2 milliards d'euros d'obligations d'entreprises, dont 94% sur le marché secondaire. Les rachats ont porté sur plus de 450 titres, émis par 175 entreprises du bloc monétaire.

Les émissions d'obligations d'entreprises libellées en euros ont "nettement rebondi après l'annonce du programme de rachats" en mars, et sur tout le deuxième trimestre (avril à juin), a expliqué la BCE dans un extrait publié mercredi de son bulletin économique, en citant des calculs préliminaires effectués par ses services.

La BCE a commencé en juin à racheter sur le marché - primaire, c'est-à-dire au moment de leur émission, et secondaire, à d'autres investisseurs - des obligations dites "corporate", dans l'espoir d'améliorer l'accès au financement des entreprises de la zone euro et de doper l'activité comme l'inflation.

L'annonce de ces rachats de dette privée, en mars, avait provoqué un net recul des taux et une rapide succession de nouvelles émissions, dont la plus grosse opération en euros de tous les temps par le brasseur AB Inbev (plus de 13 milliards d'euros), avant un retour à la normale sur le marché.

La majeure partie (58%) des achats effectués par la BCE sur ce segment sont des petites opérations "de moins de 10 millions d'euros", a précisé l'institution monétaire dans son rapport, soulignant que les opérations sont habituellement plus importantes sur le marché primaire que sur le marché secondaire.

Les banques centrales nationales de la zone euro, qui effectuent les achats pour le compte de la BCE, ont commencé à publier mi-juillet les listes des titres sur lesquels elles jettent leur dévolu. En France par exemple y figurent des obligations émises par la plupart des grands noms de l'économie française, de Total à Air Liquide en passant par Orange et LVMH.

Les rachats d'obligations d'entreprises sont "diversifiés en termes de notation, de secteur, de pays et d'émetteurs", a assuré la BCE dans son rapport mercredi.

Les obligations d'entreprises ne devraient représenter qu'une petite partie des 80 milliards d'euros déboursés par la BCE chaque mois dans le cadre de son programme de "QE", lancé en mars 2015 et qui voit l'institution racheter en masse de la dette, surtout souveraine, dans l'espoir de faire repartir l'économie et les prix.

afp/rp