La banque centrale ne table plus que sur une hausse de 1,3% du PIB cette année, soit 0,1 point de moins que dans ses précédentes prévisions, qui remontaient à mi-mars.

Elle avait alors déjà abaissé de 0,1 point sa projection pour 2019, à la lumière du net ralentissement de la croissance mondiale intervenu fin 2018.

Sa prévision pour 2020, à 1,4%, est également révisée en baisse de 0,1 point.

A ces niveaux, l'économie française évoluerait globalement en phase avec celle de la zone euro, pour laquelle la Banque centrale européenne vient de revoir également ses anticipations, à 1,2% cette année puis 1,4% l'an prochain

Comme en mars, la Banque de France insiste sur la résilience de l'économie française, qui échappe à des révisions plus drastiques comme c'est le cas pour l'Allemagne, où la Bundesbank a amputé d'un point entier la semaine passée ses anticipations de croissance pour 2019, à 0,6%.

Cette résistance tient pour l'essentiel au moindre poids des exportations dans le PIB de la France.

La dégradation plus prononcée que prévu à la sortie de l'hiver de l'environnement international du fait de la remontée des prix du pétrole et des difficultés persistantes de ses principaux partenaires en zone euro expliquent une partie de la révision à la baisse annoncée mardi par la Banque de France.

RETARDS AU DÉCOLLAGE

Elle invoque aussi les retards au "décollage de la consommation des ménages français dans le sillage des importants gains de pouvoir d'achat" (+2,3% attendu en 2019) dont ils bénéficient depuis fin 2018, qui se sont surtout traduits par une hausse de leur taux d'épargne dans les comptes nationaux des deux derniers trimestres.

L'effet pérenne des mesures d'urgence adoptées en décembre pour répondre à la crise des "Gilets jaunes", comme la hausse de la prime d'activité, les heures supplémentaires défiscalisées et la baisse de la CSG pour les retraités les plus modestes, est appelé également à soutenir le pouvoir d'achat sur la période 2020-2021.

D'autres dispositions y contribueront également, dont la suppression programmée de la taxe d'habitation ou la réindexation, annoncée pour l'an prochain, des petites retraites sur l'inflation.

Dans ces conditions, la Banque de France a revu en nette baisse ses prévisions de consommation des ménages pour cette année - à +1,1% contre +1,6% prévu précédemment - mais la voit nettement accélérer en 2020 (à +1,7%) et rester dynamique en 2021 (+1,5%).

Dans le même temps, elle voit l'inflation en norme IPCH ralentir à 1,3% cette année, soit un rythme inchangé par rapport à ses attentes de mars, et se maintenir à ce niveau l'an prochain, là où elle tablait auparavant sur une accélération à 0,6%.

(Yann Le Guernigou, édité par Yves Clarisse)