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PARIS (awp/afp) - La réunion de la Banque d'Angleterre et les chiffres de l'emploi aux États-Unis pourraient troubler la torpeur estivale la semaine prochaine à la Bourse de Paris et chez ses voisines européennes.

"La semaine s'annonce globalement assez calme et légèrement positive, avec toutefois encore plusieurs rendez-vous clés", à commencer par la décision de la Banque d'Angleterre (BoE) jeudi, anticipe David Kalfon, président de la société de gestion Amaïka Asset Management.

"La BoE est très attendue après avoir passé son tour à la surprise générale la dernière fois", estime également Françoise Rochette, responsable de l'allocation d'actifs de Mandarine Gestion.

La banque centrale britannique semble prête désormais à passer à l'action pour soutenir une économie ébranlée par le Brexit, comme l'ont montré les très mauvais indices PMI pour le mois de juillet.

Les économistes s'attendent dans l'ensemble à une baisse des taux de 0,50% actuellement à 0,25%, accompagnée de mesures supplémentaires.

"Mais l'exercice s'annonce compliqué, parce que l'inflation risque de remonter avec la chute récente de la livre alors que l'économie ralentit assez fortement". Or les banques centrales préfèrent assouplir leur politique monétaire lorsqu'il n'y a pas de risques inflationnistes, juge M. Kalfon.

Avant d'arriver à cette réunion cruciale, les marchés européens auront à digérer lundi matin les résultats des stress tests des banques européennes, publiés vendredi soir après leur clôture.

"La plupart des opérateurs s'attendent à ce qu'une ou deux banques soient montrées du doigt" notamment en Italie, mais au bout du compte, "vu le niveau de défiance qui entoure le secteur bancaire depuis le début de l'année, une absence de mauvaise surprise suffirait" à rassurer, remarque M. Kalfon.

La semaine s'achèvera par un autre morceau de choix avec les chiffres d'emploi aux États-Unis en juillet, même si le potentiel de déception est limité.

- Publications "de bonne facture" -

Au milieu de tout cela les investisseurs auront encore à gérer un certain nombre de publications d'entreprises.

Commerzbank, Lufthansa, BMW, Deutsche Post, Siemens et l'assureur Allianz sont ainsi au programme à Francfort ou la banque HSBC à Londres.

A Paris, quatre poids lourds du CAC 40 sont encore attendus: Axa, Veolia, Crédit Agricole et Société Générale.

Sur la place parisienne le plus gros de la vague a eu lieu cette semaine, avec "des publications globalement de bonne facture", selon Mme Rochette.

"De fait, les marchés ces derniers temps ont tendance à voir plutôt le bon côté des choses", ce qui leur a permis "de rattraper petit à petit les pertes occasionnées par l'annonce du Brexit", observe-t-elle.

Les séances écoulées ont également été bien remplies sur le plan des banques centrales.

"La Fed a encore une fois passé son tour", comme la Banque centrale européenne la semaine précédente, et "les marchés n'ont quasiment pas bougé", note Mme Rochette.

Pourtant "nous aurions pu nous attendre à ce qu'elle prépare un peu plus les marchés à une hausse de ses taux directeurs début septembre", relève M. Kalfon.

A ce rythme, la Fed risque de se retrouver "à rattraper le temps perdu en 2017, ce qui est un exercice délicat, car il faut le faire sans brutaliser les marchés", ajoute-t-il.

La Banque du Japon était également très attendue. Elle a surtout procédé à des ajustements en laissant le montant de son programme de rachat d'actifs inchangé, mais en doublant la part allouée aux ETF (produits financiers qui répliquent indices et paniers d'actifs).

"C'est plus une action en demi teinte, pas le bazooka que certains espéraient", analyse M. Kalfon. Pour autant "le secteur bancaire a été rassuré que la BoJ n'aille pas plus loin sur le terrain de la compression des taux".

Selon lui, "nous pouvons d'ailleurs nous demander si nous n'entrons pas dans une nouvelle phase où la balle est plus dans la camp budgétaire et où le fait d'arrêter de baisser les taux est perçue comme une bonne nouvelle". Car "cela permet de préserver un peu la rentabilité des banques, indispensable au bon fonctionnement de l'économie".

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