Mais elle table toujours sur 1,7% de croissance en 2019.

Dans ses prévisions trimestrielles publiées jeudi, la banque estime que le ralentissement des premiers mois de 2018, marqué par un PIB du premier trimestre en hausse limitée à 0,2% après +0,7% les trois trimestres précédents, n'est qu'un "contrecoup" temporaire au rythme très élevé atteint fin 2017.

Selon elle, il se poursuivrait au deuxième trimestre, pour lequel la Banque de France anticipe pour l'instant une croissance de 0,3%, alors que pour la suite, "un rythme de croissance d’environ 0,4% par trimestre s’installerait en France".

Pour les mêmes raisons, la Banque centrale européenne a revu en baisse jeudi sa prévision de croissance pour la zone euro à 2,1% cette année contre 2,4% précédemment.

L'Insee publiera la semaine prochaine, dans sa note de conjoncture trimestrielle, sa première prévision pour la croissance française en 2018.

Sur le front de l'emploi, la Banque de France anticipe des créations nettes toujours dynamiques en 2018 et 2019 (200.000 puis 180.000), quoiqu'en retrait par rapport à 2017 du fait notamment de la baisse des emplois aidés.

Mais la correction au premier trimestre de la forte baisse du taux de chômage enregistrée sur les trois derniers mois de 2017 l'amène à revoir sa séquence pour les années qui viennent.

Ainsi, le taux pour la France entière passerait à 9,1% en moyenne sur 2018 puis 8,8% en 2018 et 8,3% en 2020, soit des prévisions en hausse de 0,2 à 0,3 point par rapport aux précédentes.

S'agissant de l'inflation en normes IPCH, la Banque de France la voit accélérer à 2,0% cette année, soit 0,4 point de plus que prévu précédemment, du fait des prix de l'énergie et de la hausse des prix du tabac.

Elle ralentirait à 1,5% (+0,1 point par rapport aux prévisions de mars) en 2019 avant de repartir à la hausse à 1,8% (sans changement) en 2020, se rapprochant ainsi de l'objectif d'inflation (un niveau "proche de" mais inférieur à 2,0%) de la Banque centrale européenne.

(Yann Le Guernigou, édité par Yves Clarisse)