(Actualisé avec précisions, commentaires d'économistes)

OTTAWA, 18 avril (Reuters) - La Banque du Canada a comme attendu maintenu ses taux d'intérêt inchangés mercredi mais en faisant état de progrès sur le front des salaires et de l'inflation qui, selon elle, pourront justifier des taux d’intérêt plus élevés avec le temps.

La banque centrale a relevé ses taux directeurs à trois reprises depuis juillet dernier mais ces derniers mois elle s'inquiétait de la faiblesse de l'inflation et de la croissance salariale. Son changement de ton alimente les spéculations sur une prochaine hausse de taux, peut-être en juillet, d'autant qu'elle a relevé sa prévision de croissance pour 2019, à 2,1% après 2,0% prévu cette année.

"Des progrès ont été réalisés relativement aux enjeux clés que le Conseil de direction suit de près, en particulier la dynamique de l’inflation et de la croissance des salaires", lit-on dans le dernier communiqué de politique monétaire.

"Ces progrès renforcent le point de vue du Conseil selon lequel des taux d’intérêt plus élevés seront justifiés avec le temps; cela dit, une certaine détente monétaire sera encore nécessaire afin que l’inflation demeure à la cible (de 2%)."

La banque centrale souligne que son Conseil de direction continuera de faire preuve de "circonspection" au moment d’envisager de futurs ajustements à la politique monétaire et "sera guidé par les nouvelles données".

La prochaine annonce sur les taux sera le 20 mai mais les économistes penchent plutôt pour une hausse de taux le 11 juillet, lors de la révision des projections de croissance et d'inflation de la Banque du Canada.

"Nous pensons qu'une hausse de taux est sur les rails pour juillet", commente Sal Guatieri, économiste senior chez BMO Capital Markets. "Cela dit, de mauvaises nouvelles sur le front du protectionnisme ou de la renégociation de l'Aléna pourraient inciter la Banque du Canada à patienter, de même un affaiblissement plus marqué que prévu du marché immobilier."

"Le communiqué dit assez clairement que de nouvelles hausses de taux seront nécessaires dans le courant de l'année, ce qui pourrait profiter modestement (au dollar canadien)", dit de son côté Paul Ferley, économiste à RBC Banque Royale du Canada. (Andrea Hopkins et Leah Schnurr, Véronique Tison pour le service français)