BERLIN, 8 octobre (Reuters) - Le gouvernement de Bavière se réunira vendredi pour envisager des "mesures d'urgence", y compris le renvoi de réfugiés vers l'Autriche, afin de ralentir le flot de migrants arrivant sur son territoire, déclare le ministre-président du Land du sud de l'Allemagne Horst Seehofer dans une interview au quotidien Bild.

Cette initiative devrait accentuer la pression sur la chancelière Angela Merkel, critiquée dans son propre camp pour sa gestion de la crise migratoire.

La Bavière est le principal point d'entrée des migrants en Allemagne, où quelque 10.000 arrivées sont enregistrées chaque jour.

Selon Horst Seehofer, plus de 225.000 réfugiés ont rallié la Bavière en moins de cinq semaines et les autorités du Land ont atteint leurs limites en termes d'hébergement et de prise en charge.

Le chef de l'exécutif bavarois appartient au même camp conservateur qu'Angela Merkel mais marque son désaccord sur la gestion de la crise migratoire par le gouvernement fédéral, réclamant notamment l'instauration de quotas d'entrée, option jusqu'à présent écartée par la chancelière.

Dans son interview, Horst Seehofer évoque des "mesures spécifiques d'autodéfense pour limiter les migrations, comme le renvoi des personnes à la frontière avec l'Autriche ou le transfert immédiat vers d'autres régions d'Allemagne des demandeurs d'asile nouvellement arrivés".

Légalement, le Land de Bavière n'est pas habilité à renvoyer des réfugiés de son territoire, prérogative incombant aux autorités fédérales. L'Autriche a pour sa part prévenu qu'elle répondrait si la Bavière devait prendre des mesures conduisant à un regroupement des réfugiés le long de la frontière.

La crise des réfugiés a entraîné une baisse de popularité de l'Union chrétienne-démocrate (CDU) d'Angela Merkel et de son alliée bavaroise la CSU (Union chrétienne-sociale), que dirige Horst Seehofer. (Madeline Chambers; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)