La Bavière va soumettre une proposition de loi en ce sens au Bundesrat, la chambre haute du parlement fédéral allemand où sont représentées les régions.

Ce texte vise à abaisser de 25% à 10% du capital le seuil à partir duquel les autorités peuvent se saisir d'un projet d'investissement étranger dans une entreprise allemande.

D'après l'Augsburger Allgemeine, les autorités bavaroises ont décidé d'agir après avoir pris connaissance du projet du chinois State Grid Corporation of China de prendre une participation de 20% dans l'exploitant allemand de réseaux électriques 50Hertz.

En février, Daimler a annoncé que le président et principal actionnaire du groupe automobile chinois Geely, Li Shufu, s'était constitué une participation de près de 10% à son capital. D'après le magazine Der Spiegel, Geely s'est aussi intéressé à BMW avant de choisir Daimler.

La multiplication des investissements chinois dans les entreprises allemandes ces dernières années suscite une certaine inquiétude en Allemagne, notamment dans les rangs des conservateurs, qui dirigent la Bavière.

Allié de la chancelière Angela Merkel, le ministre-président de la Bavière, Horst Seehofer, doit quitter ces fonctions mercredi pour entrer au gouvernement fédéral au poste de ministre de l'Intérieur.

Membre de la CSU de Horst Seehofer et président du groupe du Parti populaire au Parlement européen, Manfred Weber a déclaré à l'Augsburger Allgemeine que l'Europe devait protéger plus énergiquement ses intérêts économiques stratégiques face aux appétits chinois.

"Nous devons être plus cohérents. La Chine est active depuis un moment sur le plan stratégique en Europe, en achetant ou en prenant des parts dans des entreprises au Portugal, en Grèce, dans les Balkans occidentaux, mais aussi en Allemagne", a-t-il dit.

(Thomas Escritt; Bertrand Boucey pour le service français)

Valeurs citées dans l'article : Bayerische Motoren Werke, Daimler, Siemens