Francfort (awp/afp) - La Bourse de Francfort a terminé lundi en nette hausse, ne montrant pas le moindre signe d'inquiétude après la démission du chef du gouvernement italien Matteo Renzi.

L'indice vedette Dax, qui a très vite laissé derrière lui un passage en territoire négatif à l'ouverture, a avancé de 1,63% à l'issue de la séance, à 10'684,83 points. Le MDax des valeurs moyennes a peiné à suivre le rythme, limitant sa progression à 0,77% à 20'688,21 points.

"Malgré le non italien [au référendum constitutionnel], les marchés ont réagi positivement", ont expliqué les analystes de LBBW, estimant que "l'existence de la zone euro n'était pas pour autant en jeu". "Les crises gouvernementales ne sont rien d'inhabituel en Italie", ont-ils également souligné.

Les investisseurs vont plutôt maintenant concentrer leurs regards sur la Banque centrale européenne (BCE), qui, de l'avis de beaucoup d'économistes, devrait faire un nouveau geste pour l'économie européenne jeudi, en prolongeant de nouveau de six mois son vaste programme de rachats d'actifs.

Alors que les craintes des répercussions de la nouvelle phase d'incertitude politique en Italie portaient surtout sur les banques, les actions des banques allemandes n'ont pas montré de signe de faiblesse particulier. En effet, si Commerzbank a fait quasi du sur-place (-0,03% à 6,59 euros), l'action de Deutsche Bank a elle grimpé de 3% à 15,28 euros.

La première banque allemande va mettre un terme à ses activités de courtage auprès de près de 3.400 clients parmi lesquels des fonds spéculatifs, a indiqué à l'AFP un porte-parole en citant un mémo interne diffusé vendredi, ce qui confirme des informations du Wall Street Journal. Cette décision suit une tendance des banques à se défaire de leurs clients les moins rentables, selon le journal américain des affaires.

Au sommet du Dax, l'industrie était à l'honneur, avec les premières places occupées par BMW (+3,23% à 82,40 euros), Siemens (+3,02% à 109 euros) et Thyssenkrupp (+3,08% à 21,94 euros), toujours au coeur d'une enquête sur la vente de trois sous-marins à Israël.

Parmi les plus petites valeurs, Air Berlin a progressé de 1,72% à 0,59 euro, après l'annonce de la vente pour 300 millions d'euros de sa part de 49,9% dans la compagnie autrichienne Niki à Etihad, un pas de plus dans sa restructuration. La compagnie du Golfe, actionnaire de la compagnie allemande, avait déjà annoncé vouloir apporter les parts d'Air Berlin dans Niki à la coentreprise qu'elle veut créer avec le groupe de tourisme TUI, qui apportera lui sa compagnie aérienne Tuifly.

Sur l'indice des valeurs technologiques TecDax, Aixtron a avancé de 1,83% à 3,90 euros. Les Etats-Unis ont bloqué vendredi l'acquisition de cet industriel allemand par le chinois Grand Chip Investment (GCI), invoquant "des risques pour la sécurité nationale", tout en laissant la porte ouverte à un rachat du reste de l'entreprise allemande par GCI. De son côté, le gouvernement allemand continue de réexaminer cette acquisition. Il s'agit d'une procédure "indépendante" de celle des Etats-Unis, a insisté lundi une porte-parole du ministère de l'Economie.

afp/rp