Francfort (awp/afp) - La Bourse de Francfort a fini en nette baisse vendredi, le Dax lâchant 0,98% dans un marché plombé par les tensions commerciales et la charge soudaine lancée par le président américain, Donald Trump, contre les banques centrales.

L'indice vedette a cédé 124,87 points, à 12.561,42 points, tandis que le MDax des valeurs moyennes a perdu 0,59%, à 26.573,20 points.

La place francfortoise souffre du retour au premier plan de la guerre commerciale tous azimuts, qui sera au menu des discussions du G20 Finances ce week-end en Argentine.

La menace d'un relèvement des droits de douanes américaines sur les importations d'automobiles européennes inquiète particulièrement l'Allemagne, où ce secteur clé emploie 800.000 personnes.

Mais face à la presse, la chancelière Angela Merkel a renvoyé ce sujet à la visite programmée mercredi à Washington du président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, pour apaiser les tensions.

Selon la dirigeante, l'UE est "prête" à riposter à des taxes américaines contre les voitures, mais des représailles seraient aussi "la pire des solutions", en nourrissant une escalade de sanctions réciproques.

Par ailleurs, les investisseurs n'ont guère apprécié la dernière saillie en date de Donald Trump, qui a accusé dans un tweet la Chine et l'Union européenne de manipuler leurs monnaies respectives.

Il a aussi visé sa propre banque centrale, déplorant que la hausse des taux de la Réserve fédérale américaine ait fait monter le dollar, des propos qui "mettent en péril l'indépendance de cette institution", selon Jochen Stanzl, stratégiste chez CMC Markets.

Côté valeurs, Thyssenkrupp (-3,06% à 21,85 euros) a fermé la marche du Dax, des analystes recommandant de céder le titre, signe qu'ils parient sur une scission du groupe entre sa branche acier et les autres tournées vers les technologies.

Daimler (-2,35% à 57,26 euros), Volkswagen (-2,26% à 144,66 euros), Continental (-1,96% à 195,30 euros) et BMW (-1,82% à 79,28 euros) ont souffert, le secteur automobile ayant tout à redouter d'une poursuite du conflit commercial.

RWE a progressé à contre-courant (+1,33% à 22,16 euros), aidé par une note favorable de Morgan Stanley, qui a relevé sa recommandation sur le titre à "surpondérer" et le préfère à son rival EON (-0,96% à 9,60 euros).

afp/rp