Francfort (awp/afp) - La Bourse de Francfort a fini lundi à l'équilibre, circonspecte après le lot d'incertitudes apporté par les résultats des élections allemandes et un indicateur moins bon que prévu.

L'indice vedette Dax a terminé en petite hausse de 0,02% à 12.594,81 points, tandis que le MDax des valeurs moyennes a grignoté 0,06% à 25.633,62 points.

Angela Merkel a remporté un quatrième mandat, mais elle sort affaiblie de ce scrutin par un score électoral décevant et la percée historique de la droite nationaliste (AfD), qui rend compliquée la formation de la nouvelle coalition gouvernementale.

Laminés, les sociaux-démocrates du SPD ont décidé de rejoindre les bancs de l'opposition. La seule solution pour les conservateurs (CDU/CSU) d'Angela Merkel est une alliance inédite au niveau national avec les Libéraux du FDP et les Verts, dite coalition "jamaïcaine".

Mais ces partis ont des vues bien opposées sur certains dossiers-clés de la première économie européenne : l'intégration de la zone-euro, le diesel, les énergies renouvelables

"Globalement, pour les marchés le risque est plutôt faible qu'un prochain format de gouvernent fasse dérailler l'économie allemande de sa solide pente ascendante", tempère Jan Gerhard, analyste-risque chez IHS Markit.

"En ce qui concerne l'Europe, le nouveau gouvernement pourrait doucher l'euphorie actuelle de Macron", avance Carsten Brzeski, économiste d'ING Diba, alors que le président français devait annoncer mardi des projets-clés et une méthode de réforme de l'Union Européenne.

La journée a aussi été marquée en Allemagne par une nouvelle baisse, inattendue, du moral des entrepreneurs à 115,2 points en septembre après 115,9 points en août.

Sur le front des valeurs, les investisseurs ont plébiscité lundi les laboratoires pharmaceutiques. Merck a gagné 2% à 98,43 euros et Bayer 1,63% à 111.90 euros.

La compagnie aérienne Lufthansa, qui a obtenu officiellement lundi les faveurs d'Air Berlin pour le rachat aux côtés d'EasyJet d'une partie de sa flotte a fini en hausse de 0,52% à 23,00 euros.

Les constructeurs automobiles, punis en début de séance par les investisseurs effrayés par un retour possible des écologistes dans une future coalition ont repris des forces en fin de séance.

Le patron du groupe Volkswagen (+0,15% à 137,80 euros), Mathias Müller a réagi dans un communiqué à la percée "de l'extrême-droite" en Allemagne: "En raison de son histoire, l'Allemagne a une responsabilité particulière en ce qui concerne la démocratie, de la liberté, la tolérance", a t-il plaidé.

Siemens a terminé en petite hausse de 0,09% à 116,65 euros à la veille d'un conseil de surveillance concomitant avec le conseil d'administration d'Alstom à Paris, qui pourrait marquer une avancée dans le projet de fusion des deux géants du rail, évoquée par la presse.

Thyssenkrupp en très nette baisse à l'ouverture, a cédé 1,28% à 24,70 euros. L'agence de notation Standard and Poor's a annoncé s'intéresser de près à Thyssenkrupp, dont elle pourrait relever la note (BB) de la dette à long terme après la signature d'un accord de coentreprise dans l'acier européen avec l'indien Tata début 2018, accord jugé favorable à la santé financière du groupe allemand.

afp/rp