Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris a ouvert en recul (-0,58%) vendredi, continuant à faire grise mine sous le coup des tensions géopolitiques toujours prégnantes entre la Corée du Nord et les États-Unis.

A 09H19 (07H19 GMT), l'indice CAC 40 reculait de 29,54 points à 5.085,69 points. La veille, il avait fini en baisse de 0,59%.

Wall Street a également été pénalisée jeudi soir par la crise entre Pyongyang et Washington.

Loin de calmer le jeu, le président américain Donald Trump a redoublé de virulence face à la Corée du Nord en estimant que sa formule "le feu et la colère" promis à Pyongyang n'était "peut-être pas assez dure".

"Sachant que l'administration américaine reste désorganisée avec l'absence d'interlocuteurs de haut niveau à des postes clés, le président américain, impulsif et sans filtre, est un facteur de risque évident, sans que l'on puisse déterminer avec précision si sa capacité à passer à l'acte et à mettre ses menaces à exécution, est réelle ou non", ont souligné les analystes de Aurel BGC.

"En attendant, l'(indice européen) Eurostoxx 50 a cassé hier ses points bas récents et se situe au plus bas niveau depuis fin avril. Le CAC 40 n'est pas encore à ce stade, mais pourrait tester les points bas de début août dès ce matin", ont-ils complété.

"En cas d'accélération baissière subséquente, elle pourrait être significative en cette période estivale où la liquidité fait défaut sur des marchés, qui, en outre, aiment se faire peur. Néanmoins, il nous paraît toujours peu probable que l'escalade verbale entre Washington et Pyongyang dégénère en conflit armé", ont-ils poursuivi.

"Les tensions entre les États-Unis et la Corée du Nord continuent à dominer l'actualité et à planer au-dessus des marchés" et elles constituent la principale source de mouvements sur les indices "avec une énorme poussée de la volatilité", a renchéri David Madden, un analyste de CMC Markets.

"Les marchés mondiaux sont sérieusement secoués" par cette crise et "curieusement il semble que ce soit les places européennes qui enregistrent les moins bonnes performances", a-t-il ajouté.

Du côté des indicateurs, les chiffres définitifs d'inflation en juillet sont attendus dans l'après-midi aux États-Unis mais également dans la matinée en France. L'Allemagne a de son côté annoncé une inflation de 1,7% de son inflation pour le même mois.

Sur le terrain des valeurs, l'indice CAC 40 évoluait entièrement dans la rouge.

Le secteur bancaire était parmi les plus affectés par ce contexte difficile, Société Générale perdant 1,19% à 47,32 euros, BNP Paribas 1,11% à 65,95 euros et Crédit Agricole 0,99% à 15,06 euros.

Les valeurs minières souffraient aussi des incertitudes géopolitiques à l'instar d'ArcelorMittal (-3,95% à 22,03 euros) ou Aperam (-1,82% à 42,12 euros).

ADP reculait de 1,04% à 142,25 euros. Les aéroports parisiens ont enregistré en juillet un trafic en hausse de 4,3% avec une forte progression sur toutes les régions du monde, en particulier l'Afrique et l'Outre-mer.

Pharmagest était à l'équilibre (+0,07% à 43,55 euros) après avoir enregistré un chiffre d'affaires en hausse de 10,7% au deuxième trimestre, à 36,6 millions d'euros, soutenu notamment par de nouveaux produits.

afp/jh