L'indice Nikkei a perdu 760,78 points, soit 4,84%, à 14.952,61 après être descendu en séance à 14.865,77, du jamais vu depuis octobre 2014. Le Topix, plus large, a reculé de 5,53% (-68,68 points) à 1.196,28.

Sur l'ensemble de la semaine, l'indice Nikkei plonge de 11,1%, son plus fort recul hebdomadaire depuis octobre 2008.

Le volume de transactions sur le Topix a été très important, 4.704 milliards de titres changeant de mains, soit le plus fort volume depuis août dernier.

Les marchés étaient fermés jeudi, jour férié au Japon, pendant que le dollar tombait à 110,985 yens, son plus bas niveau depuis octobre 2014.

Les intervenants de marché redoutent de voir les résultats de nombreux exportateurs japonais être affectés par le renchérissement de la devise japonaise.

Selon des analystes de Nomura Securities, quand le dollar recule d'un yen, cela fait baisser les bénéfices imposables des entreprises japonaises de 0,4% à 0,5% et l'indice Nikkei de 400 points en moyenne.

A titre d'exemple, les actions des constructeurs automobiles japonais ont fortement reculé, à l'instar du titre Toyota (-6,81%) et de celui de Honda (-5,51%).

Les courtiers ont également souffert, Nomura Holdings chutant de 9,2% et Daiwa Securities de 8,2%.

Masaru Hamasaki, analyste d'Amundi Japan, voit le Nikkei rester bloqué pour l'instant sous le seuil des 15.000 points, avec le risque de descendre encore.

La Banque du Japon a pourtant décidé le 29 janvier dernier de faire basculer l'un de ses principaux taux d'intérêt en territoire négatif pour relancer l'économie et combattre la déflation, mais le yen progresse car les investisseurs recherchent des valeurs refuge pour se mettre à l'abri des turbulences.

(Ayai Tomisawa; Patrick Vignal et Jean-Stéphane Brosse pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)

Valeurs citées dans l'article : Honda Motor Co Ltd, Toyota Motor Corp