PEKIN, 18 avril (Reuters) - L'équipe chargée par le pouvoir chinois de traquer les hauts-fonctionnaires soupçonnés de corruption réfugiés à l'étranger affiche une moyenne d'âge de 30 ans et ses membres sont des diplômés polyglottes habitués à courir le monde, a déclaré un responsable du ministère de la Sécurité publique à l'agence Chine nouvelle.

Levant un coin du voile sur le fonctionnement de l'opération "Chasse aux renards" lancée l'an dernier par Pékin pour tenter de mettre la main sur les suspects réfugiés hors du pays, Liu Dong, directeur adjoint du ministère en charge des crimes économiques, a expliqué que ses limiers avaient été recrutés pour leurs connaissances en économie, en droit, en langues étrangères et en gestion, mais aussi en fonction de leur "quotient émotionnel".

"Nous n'avons aucun pouvoir pour faire appliquer la loi à l'étranger, nous devons donc comprendre et respecter le droit local", a-t-il dit selon les propos rapportés par Chine nouvelle.

Selon les services anti-corruption du Parti communiste, 500 suspects de corruption ont été "rapatriés" en Chine l'an dernier, et avec eux plus de trois milliards de yuans (448 millions d'euros).

Pékin estime à 150 le nombre de fonctionnaires corrompus se trouvant aux Etats-Unis et a transmis à Washington une liste "prioritaire" de suspects.

Les deux pays n'ont pas de traité d'extradition et les gouvernements occidentaux hésitent souvent à remettre des suspects aux autorités chinoises en raison du manque de transparence sur le fonctionnement de l'appareil judiciaire en Chine.

Liu Dong a reconnu que la coopération avec les autorités étrangères devait être améliorée.

Le quotidien australien Sydney Morning Herald a rapporté cette semaine que des policiers chinois étaient entrés sous couverture sur le territoire australien pour tenter d'appréhender un suspect de fraude, ce qui a conduit Canberra à protester auprès de Pékin.

(Pete Sweeney, Marc Angrand pour le service français)