PEKIN, 2 janvier (Reuters) - La Chine a protesté jeudi contre le transfert en Slovaquie de trois pensionnaires ouïghours du centre de détention américain de Guantanamo qu'elle juge dangereux.

Yusef Abbas, Saidullah Khalik et Hajiakbar Abdul Ghuper étaient les derniers des 22 membres de cette minorité musulmane et turcophone du Xinjiang, dans l'ouest de la Chine, passés par la base de l'US Navy à Cuba, selon le Pentagone.

Le ministère slovaque de l'Intérieur a confirmé leur arrivée prochaine et les Etats-Unis se sont félicités de ce "geste humanitaire" de Bratislava.

"Ce sont de véritables terroristes", a assuré Qin Gang, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, selon lequel les trois hommes appartiennent au Mouvement islamique du Turkestan oriental.

"Ils ne menacent pas seulement la sécurité de la Chine, mais celle du pays qui les reçoit. La Chine espère que le pays en question (...) n'accorde pas l'asile aux terroristes et qu'il les renverra en Chine aussi vite que possible", a-t-poursuivi, ajoutant que Pékin n'avait pas apprécié l'appel à la retenue de Washington après les derniers heurts survenus au Xinjiang.

La plupart des Ouïghours ayant été détenus à Guantanamo ont été capturés fin 2001 à la frontière entre le Pakistan et l'Afghanistan, où ils seraient passés par les camps d'entraînement des taliban. Le gouvernement américain ne les jugent pas dangereux pour les Etats-Unis, mais refuse de les renvoyer en Chine, craignant qu'ils ne fassent l'objet de mesures discriminatoires.

La justice suisse a ordonné leur libération en 2008 et ils ont été transférés au Salvador, en Suisse, aux Bermudes, en Albanie ainsi qu'en République des Palaos, en Océanie.

(Ben Blanchard, Jean-Philippe Lefief pour le service français)