Bien qu’un prochain tour de vis monétaire semble se préciser outre-Atlantique, la Réserve Fédérale vient de valider à nouveau le statu quo de sa politique au mois de septembre, dans l’attente d’une confirmation des progrès de l’économie américaine.

D’un côté, le camp des dissidents, favorables à une hausse de taux immédiate, se renforce depuis le mois de juillet, en passant de 1 à 3 membres sur l’ensemble des 10 dirigeants votants, signe que la banque centrale américaine, qui juge les risques à court terme sur les perspectives économiques « globalement équilibrés », progresse sur la voie de la normalisation.

De l’autre, l’institution ne prévoit plus qu’un seul resserrement cette année, contre 2 auparavant, tandis que ses anticipations pour 2017 et 2018 ainsi que sa prévision de long terme ont également été abaissées, la faute à des indicateurs nettement moins robustes sur les dernières semaines.
La FED se réunira de nouveau début novembre, peu avant l’élection présidentielle, puis mi-décembre. Bien qu’encore loin d’être entérinée, l’annonce d’une nouvelle action parait donc plus probable à l’occasion de cette dernière échéance.

En Europe, le challenge de la BCE se distingue de celui de son homologue américaine puisque l’autorité monétaire de Francfort doit inlassablement faire face à une inflation extrêmement faible (+0.2% sur un an) combinée à un taux de chômage élevé (10.1%) sans que les grandes manœuvres dont elle a usé ne parviennent à inverser la tendance de façon significative.

Graphiquement, en données hebdomadaires, si l’Euro peine toujours à contester durablement son inébranlable trading range de long terme (1.0587-1.1443), les cours ont évolué quasi-exclusivement au-delà de 1.0987 USD en 2016, reflétant un soutien prononcé. Face à la retenue de la FED et à l’impuissance de la BCE, le haut de la fourchette pourrait ainsi être une nouvelle fois testé au cours des prochaines semaines.